«Elles m’ont blessée au sexe, blessé ma fille au vagin et déboîté son bras»

L’histoire pathétique de Rokhaya Tambédou dite Adji Diaby, malmenée par des sages-femmes de l’hôpital Mame Abdou des Parcelles Assainies, a ému plus d’un Sénégalais. Elle a été narrée dans L’Obs par cette dernière…:

«J’étais enceinte de mon premier enfin. Quand je suis arrivée au terme de ma grossesse, on m’a évacué à l’hôpital Mame Abdou des Parcelles Assainies. C’était le dimanche 06 septembre 2014. Durant deux jours, j’ai vécu le calvaire. L’enfant refusait de venir. (…) Après consultation, elles m’ont demandé de patienter car l’enfant était en position siège».

«Vers 17 heures, le bébé décide enfin de venir. Les sages-femmes m’ont fait savoir que vu la position de l’enfant, elles ne pouvaient pas m’aider et c’était à moi de pousser pour expulser mon bébé. Je me suis exécutée. J’ai poussé encore et encore. En vain !»

«A un moment donné, quand les sages-femmes ont senti que je perdais mes forces, une d’entre elles s’est assise sur ma poitrine et une autre me secouait sur table. Elles me tapaient en m’intimant d’écarter les jambes et de pousser. Je leur ai dit que je ne pouvais plus pousser car l’une d’elle était assise sur ma poitrine. Là, ma respiration était entrecoupée et j’étouffais».

«Et comme j’étais trop étroite, elles ont voulu élargir mon sexe. Elles s’y sont prises de manière maladroite (…) Elles m’ont blessée au sexe, blessé ma fille au vagin et déboité son bras. Je ne me doutais de rien et elles ne m’ont pas dit qu’elles avaient blessé la petite».

(…) «A Abass Ndao, j’ai retrouvé mon bébé fatiguée. Elle était tellement lasse qu’elle ne pouvait pas sucer mon sein. Mon bébé était sans force. Et c’est la seule et unique fois que je l’ai vu car le mercredi, elle a fini par mourir.»