Election indécise, attaque contre Amadou Ba par son camp, parrainage : Cheikh Oumar Sy s’explique

L’ancien député de Bès Du Niakk, Cheikhou Oumar Sy, déclare son indécision pour l’élection présidentielle de 2024. Le conseil spécial d’Amadou Ba revient sur les attaques contre l’actuel Premier Ministre et candidat de Bby, lancées par son propre camp. Le coordinateur de la coalition AVEC a saisi l’occasion pour critiquer le parrainage et clarifier son changement de position. 

Le président Macky Sall a fait ses adieux. Qu’est-ce que vous regrettez de ses 12 ans de règne?

Il y a des regrets parce qu’on pense que Macky Sall aurait pu faire mieux en matière de bonne gouvernance et de transparence, des aspects qui ont miné les mandats du président sortant. Il en va de même pour la question de la justice et de ses rapports avec l’opposition, où il aurait pu montrer une meilleure performance. Il aurait suffi de s’appuyer sur les conclusions des assises nationales pour parvenir à un consensus solide pour la gestion du pays. Malgré cela, il a également accompli des réalisations remarquables telles que le TER et le BRT…

Il faudra procéder à une évaluation pour déterminer les aspects à corriger avec le prochain président de la République, qui devra prendre en compte toutes les doléances des Sénégalais afin que la jeunesse puisse nourrir l’espoir d’un avenir meilleur.

Comment envisagez-vous l’élection présidentielle de février 2024, se déroulera-t-elle en un ou deux tours ?

Ces élections s’annoncent indécises, il faut le reconnaître. Ce qui est paradoxal, c’est que pour la première fois, nous avons un président sortant, Macky Sall, sans affiliation idéologique claire. Senghor et Diouf étaient socialistes, Abdoulaye Wade, un libéral…

Cela s’explique par le fait qu’il a rassemblé autour de lui des socialistes, des communistes, des libéraux. Le parti (APR) est désorganisé, et une vaste coalition est en quête de son identité, c’est un fait. Dans l’autre camp, nous avons un candidat, Ousmane Sonko, qui, par ses actions et ses faits, a conduit à un affrontement avec Macky Sall et se trouve actuellement en prison. Personne ne peut nier sa force réelle.

Cependant, jusqu’à aujourd’hui, sa participation à l’élection n’est pas claire, et il a été contraint de présenter sa candidature par d’autres, tels que Cheikh Tidiane Dieye, Dethie Fall et Habib Sy. Cela signifie qu’il y a un président sortant qui désigne son candidat contesté au sein de son parti pour des raisons x, y, z. Dans l’opposition, il y a également des leaders politiques qui n’ont pas de base politique solide et qui comptent sur le maire de Ziguinchor pour obtenir une légitimité. D’autres se battent, comme Anta Babacar Ngom, qui a validé son parrainage.

Certes, nous nous dirigeons vers des élections indécises, néanmoins, les Sénégalais doivent être conscients des enjeux. Le pays ne doit pas être confié à n’importe qui. Il y a de nombreux candidats avec des qualités, et le pays doit être confié à quelqu’un capable de travailler sur un consensus fort, rassemblant toutes les compétences
nécessaires pour faire progresser le pays, en particulier face aux défis qui touchent la jeunesse.

Pourquoi avez-vous quitté l’opposition pour soutenir le candidat au pouvoir ? Comment expliquez-vous ce changement de position ?

Ce n’est pas un revirement. Je suis resté fidèle à mes convictions et constant dans mes principes. J’ai voté contre le référendum et me suis fermement opposé à un troisième mandat, mais cela n’empêche pas au président sortant de soutenir un candidat. En tant qu’opposant, je n’ai jamais adopté une position radicale. J’avais simplement des désaccords avec la gestion du président Macky Sall, notamment dans des domaines tels que la justice.

Nous sommes maintenant dans une coalition qui a choisi Amadou Ba après des discussions avec d’autres candidats, en respectant des principes et des valeurs. Amadou Ba est perçu comme un homme capable de relever les défis actuels. Notre soutien repose sur des réformes, en particulier dans les domaines judiciaire, administratif et de gestion publique, car nous sommes conscients que tout n’est pas parfait. C’est d’ailleurs cette approche qui a valu à l’opposition d’obtenir ses 50 % de députés.

Qu’est-ce que cela vous fait de voir le candidat de Benno (Bby) attaqué par son propre camp ?

C’est de bonne guerre, car il y a une compétition interne au sein de la coalition à la fin du mandat du président sortant. D’autres personnalités qui accompagnaient le président pensaient aussi être légitimes pour porter la candidature au sein de cette coalition. Il s’agit de Boune Dione, Abdoulaye Daouda Diallo, Mame Boye Diao, Aly Ngouille Ndiaye, entre autres…

Maintenant, avec la désignation d’Amadou Ba comme candidat, ils ont manifesté leur mécontentement. Comme l’avait bien dit le président Macky Sall, il choisira un candidat par raison, et son choix s’est porté sur Amadou Ba. Il est perçu comme un rassembleur, un intellectuel doté d’une maîtrise de l’État et d’une expérience administrative, avec des relations solides sur le plan international. Ces éléments ont pesé en sa faveur, étant donné les enjeux économiques, politiques et sociaux liés à la découverte du pétrole et du gaz.

Quant aux critiques de Mame Mbaye Niang et d’autres, je pense que l’essentiel est de convaincre les Sénégalais. Quel est le bilan de Mame Mbaye Niang en tant que ministre ? C’est ce sur quoi les journalistes devraient se pencher.
Attaquer quelqu’un est facile. Ce qui est clair, c’est qu’Amadou Ba n’a jamais été impliqué dans un scandale…

Le parrainage suscite depuis 2019 de vives polémiques. Pensez-vous que c’est normal en 2024?

C’est problématique. Le mécanisme selon lequel on choisit ou élimine un candidat pose problème. On procède à un tirage au sort, et le premier candidat sélectionné aura un impact sur tous les autres. Deuxièmement, il n’y a pas de voie de recours. Il est nécessaire aujourd’hui de réévaluer le parrainage afin que les candidats puissent participer, car il s’agit d’enjeux importants. Un candidat qui dépose sa caution à la caisse de dépôt et de consignation ne devrait plus pouvoir la récupérer, car certaines personnes la déposent dans le but de la récupérer à la fin. Il est impératif d’avoir une légitimité démontrée, surtout avec la régulation des partis politiques.

Une réforme doit être entreprise. Les partis ont tendance à disparaître, laissant place à des coalitions avec des mouvements dépourvus d’idéaux, voire d’une idéologie et d’une feuille de route. C’est l’expérience de Yewwi Askan Wi et Walu qui, une fois à l’Assemblée, n’ont rien changé. Il est nécessaire de revenir à l’orthodoxie pour mettre en place des mécanismes de contrôle des partis. À ce moment-là, le parrainage sera plus clair…

4 COMMENTAIRES
  • Sagna

    Si ceux qui sont avec le pouvoir croient que l’idéal c’est de voter au candidat du pouvoir se trompent. Tous les citoyens sont égaux surtout ceux qui prétendent diriger ce pays. On aurait pu dire aux lecteurs de choisir des hommes honnêtes sincères mais pas pour ceux qui ont détourné des milliards exemple 29 milliards 90milliards l’argent du coro etc… Les sénégalais n’ont plus confiance à macky surtout l’homme qu’il a choisi considéré guinéen. Une chose est sûre ce pouvoir n’est plus crédible aux yeux de nombreux sénégalais.
    Je dis avec beaucoup de convictions amadou ba sera laminé dès le premier tour. Et ceux qui croient la mort du grand leader politique le Président Ousmane Sonko n’ont qu’à déchanter. Même hors de course inchallah il gagne.

  • Buur Saloum

    Le gaz et le pétrole, le zircon et l’or ont parrainé OUSMANE SONKO et ils déclarent que si leur candidat sonko ne participe pas aux élections présidentielles , le pétrole et ses voisins vont prendre la pirogue pour confronter l’immigration clandestin ❤️❤️❤️merci les ressources, nous sommes de tout cœur avec vous. IMMIGRATION RÉKK SÉNÉGAL DOU RÉÈW. Le peuple sénégalais est intègre mais le président est de la merde🤣🤣🤣🤣🤣

  • Diedhiou

    Ce pays n’est pas fait pour les hommes de mœurs, coureurs de jupons, menteurs, d’ inspecteurs d’impôts, de brûleurs d’universités, de bus, de maisons, d’auchan, de supeco, de tueurs de policiers, de rebelles, d’insulteurs même avec le bois sacré, les sacrifices, casseroles, mécontents. Ce n’est ni pour aujourd’hui, ni pour demain. Mauvais perdants ds très vos tentatives de chaos, de déstabiliser le régime. Revenez sur terre

  • Baye Fall Lahat

    MachAllah. Une analyse très pertinente. Vous êtes bon honorable Cheikhou Oumar Sy. Ce pays a besoin de gens comme vous.

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