Éclairages sur la CENTIF : mission, création, collaboration avec les banques et enquêtes sur les personnes visées

Éclairages sur la CENTIF : mission, création, collaboration avec les banques et enquêtes sur les personnes visées

Daouda Mine, dans un entretien sur SenePeople, a apporté des éclairages sur la CENTIF, qui a épinglé Farba Ngom. Il a évoqué sa création, sa mission, sa collaboration avec les banques et le moment où elle doit entrer en action pour enquêter sur une personne.

Une loi de 2004 a été adoptée pour lutter contre le blanchiment de capitaux. Auparavant, d’autres lois réprimaient les détournements de deniers publics, entre autres infractions…

Pour lutter efficacement contre le blanchiment de capitaux, une loi a été initiée, dont le rapporteur était Khalifa Sall au niveau de la commission des lois. La CENTIF a ainsi été mise en place et logée au ministère des Finances. Il s’agissait d’une loi uniforme, c’est-à-dire partagée avec d’autres pays africains au sein de l’espace UEMOA.

Ils ont d’abord créé le GIABA, une structure où les présidents et les ministres des Finances réfléchissent à la mise en place de juridictions spécialisées pour lutter contre le blanchiment de capitaux. Par la suite, il a été demandé à chaque pays de créer une cellule appelée la CENTIF, qui existe depuis 21 ans aujourd’hui. Depuis sa création, elle n’a jamais cessé de produire des rapports. Pourtant, révèle le journaliste, certaines ambassades au Sénégal ont même été épinglées par la CENTIF.

La force de la CENTIF selon Daouda Mine, réside dans la composition de ses membres, parmi lesquels figurent des commissaires de police, des magistrats, des douaniers, des agents des impôts et domaines, ainsi que des experts aux connaissances avérées dans le domaine des enquêtes financières et des procédures pénales. Ces spécialistes, véritables traqueurs de flux financiers, travaillent en collaboration avec les banques et les institutions financières. Ces dernières, lorsqu’elles détectent une transaction douteuse, sont dans l’obligation de faire une déclaration de soupçon en avisant la CENTIF.

À partir de ce moment, la CENTIF lance une enquête sur les flux financiers déclarés, entre autres, sans avertir la personne visée afin d’éviter toute manipulation des comptes ou une éventuelle fuite du pays.

Après avoir mené ses investigations sur des soupçons de blanchiment, la CENTIF est tenue de transmettre son rapport au parquet financier, qui est dans l’obligation d’ouvrir une information judiciaire en confiant le dossier à un juge d’instruction.

La loi stipule que si le parquet financier ou le procureur de l’époque reçoit le rapport et que la personne visée est un député, il doit impérativement saisir le ministre de la Justice afin de demander la levée de son immunité parlementaire.

1 COMMENTAIRES
  • Cheikh GAYE

    Laisser la justice faire son travail orthodoxe

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