« D’une logique Malthusienne (…) à une confusion sur un nouvel ordre mondial »

D’UNE LOGIQUE MALTHUSIENNE SUR LA MAITRISE DE LA DEMOGRAPHIE A UNE CONFUSION SUR UN NOUVEL ORDRE MONDIAL.
2020, UNE ANNEE BIEN NOIRE !
En effet, au plan mondial, cette année fortement marquée par la covid fut une année de récession économique au lourd coût social en vie humaine. La covid 19 a fait des ravages partout à travers le monde, d’Afrique en Amérique, d’Europe en Asie, le vol transcontinental de ce virus a mis en lambeaux les tares de notre système. Les tissus économiques des uns et des autres partirent sur un coup de vent, notre système sanitaire ne résistant pas au torrent de covid, une tornade qui sema doute, peur et méfiance envers ceux qui nous gouvernent.
LA SEULE RESULTANTE POSITIVE DE CETTE SITUATION EST LA BAISSE DURANT CETTE PERIODE DES EMISSIONS DE GAZ A EFFET DE SERRE.
Toujours est-il qu’après une année noire, le temps allait paraître de nouveau beau avec l’apparition de bons vaccins, le monde attendait l’apparition des vaccins comme un air doux qui allait faire
oublier cette année oh tant coûteuse économiquement et socialement parlant. Cependant, il est à constater que cette crise a fait grossir les suspicions que la masse avait sur ses dirigeants. Dans bien des pays du monde, la masse pauvre refuse le vaccin car croit-elle, que les élites en parfaite complicité avec les 1% de la population riche veulent procéder à un nouvel ordre mondial, qui ne vise rien de plus que la diminution de la population mondiale. Théorie du complot exhibée, les gens la défendent avec beaucoup d’énergie. Mais sur le banc de la fac en troisième année j’ai eu à connaître une théorie qui bien que visant une maîtrise de la démographie mondiale n’avait absolument rien de conspirationniste.
AUX ORIGINES D’UNE THEORIE SUR LA MAITRISE DE LA POPULATION MONDIALE.
Le pasteur Malthus (1766-1834) est l’auteur d’une théorie sortie des tiroirs ces dernières années. En effet, depuis 2009, la question qui revient souvent est celle de savoir si Malthus avait raison Malthus dans sa théorie pense que la population mondiale croît de manière géométrique et que les ressources nécessaires pour faire vivre cette population augmente de manière arithmétique. Cela pose comme postulat de base que les humains augmentent à un rythme plus soutenu que les ressources nécessaires pour leur survie et qu’à long terme cela poserait problème. Il se basera aussi sur la loi des proportions variables qui évoque le principe selon lequel le rendement marginal dans la production de biens obtenus par l’utilisation d’un facteur supplémentaire de production diminue : ceteris paribus sic stantibus (toute chose étant égale par ailleurs.)
En d’autres termes, ce n’est pas parce qu’on continue à augmenter les facteurs de production que la productivité suivra aussi une tendance ascendante de sa courbe et là, la fameuse trappe malthusienne décrit cette décroissance des rendements car les terres devenant de plus en plus infertiles au fil du temps. Et Malthus pensait à l’époque que les famines, les guerres et autres maladies sont des régulateurs naturels qui permettent de réduire les personnes improductives. Mais cela ne suffisait pas, il fallait penser à une maîtrise des naissances pour pouvoir maîtriser une certaine population mondiale. De ce fait, la pensée de Malthus était simple : à long terme, il n’y aurait pas assez de ressources pour faire vivre les gens, donc il fallait avoir une maîtrise sur la population mondiale à un moment donné.
Également, les néo-malthusiens ont poussé la pensée un peu plus loin. Et aujourd’hui, si la question se pose de savoir si Malthus n’avait pas raison, c’est plus par rapport à la pollution. Nous sommes, d’après la Banque Mondiale, à 7 milliards d’individus sur terre, et il faut dire que de nos jours, la production d’un bien coûte énormément à dame nature. L’émission de gaz à effet de serre est une résultante d’abord de notre nombre mais en suite de notre mode de vie. Il est clair que s’il y avait moins de monde sur terre et que nous revoyons aussi notre mode de vie sur la troisième planète du système solaire, elle serait tout aussi moins polluée.
LA THEORIE A L’EPREUVE DANS LES ECONOMIES MODERNES.
Il est certains qu’à certains niveaux, la démographie soit perçue comme logique de frein à tout développement. Il est clair que sur les routes de son développement, la Chine a opté pour la limitation des naissances afin de maîtriser d’abord un marché intérieur en surchauffe mais aussi mettre de l’ordre dans leurs politiques « sociales ». En France, si Sarkozy s’est permis de faire des envolées sur un supposé nouvel ordre mondial, ce n’est pas parce qu’il y aurait une société tapie dans l’ombre (les illuminatis) qui vise la réduction drastique de la population mondiale en réduisant les pauvres ou les africains, non ! C’était pour des raisons économiques et géopolitiques.
Ces raisons économiques sont simples. Des républiques comme la France ont un large poids de politique sociale, indemnités au chômage, prise en charge sanitaire, facilité de déplacement… Elles n’ont pas intérêt à voir ces coûts sociaux exploser sans cesse alors que l’Europe avec une croissance économique toujours faible est bien en état stationnaire de développement. Ensuite, d’un point de vue géopolitique, il faut rappeler que l’ONU qui annonçait le chiffre de 10 milliards d’habitants sur terre en 2100 s’est vu revoir son estimation et prévoit que ces 10 milliards seront atteints avant 2100 si les tendances seraient maintenues.
Il est de ce fait évident que plus y’a d’humains sur terre, plus la demande de ressources augmente, plus cette demande occasionne forcément une croissance de la production mondiale fortement dépendante d’une énergie bien polluante.
L’émission de gaz à effet de serre a atteint des pics extraordinaires depuis des dizaines d’années. Notre environnement en a assez souffert et il est urgent de réagir afin de préserver les chances de survie des générations futures.
LES INCOHERENCES DE LA THEORIE DE MALTHUS :
Il est clair que Malthus n’avait pas pris en compte l’avancée de la science, la génétique et autres progrès qui constituent aujourd’hui un réel bonus dans nos différentes échelles de production.
LE PROGRES TECHNIQUE EN REPONSE A LA LOI DES RENDEMENTS DECROISSANTS.
Rappelons que la loi des rendements décroissants se rapporte toujours à des cas où l’on fait seulement varier certains facteurs tout en fixant les autres. En revanche, si on augmente simultanément et dans la même proportion tous les facteurs, on accroît l’échelle des opérations et par ricochet obtenir une augmentation plus que proportionnelle de la production, c’est-à- dire des rendements d’échelle croissants. D’ailleurs, les progrès faits durant le siècle dernier sont largement suffisants pour en attester. L’économiste Samuelson (1915-2009) note dans son instructif manuel Economics publié en 1961 que la technique de la chaîne de montage des automobiles et l’organisation des filatures modernes constituent des exemples typiques de rendements croissants d’échelle ou économique inhérents à la productivité de masse. Mieux, il est vrai que les avancées en matière agricole ont généré une productivité à l’hectare que le monde ne connaissait pas du temps de Malthus.
LA DEMOGRAPHIE N’EST PAS UN FREIN AU DEVELOPPEMENT.
A l’inverse de Malthus, A.O HIRSCHMAN, dans son livre the strategy of economic development publié en 1958 avait une autre approche que Malthus quant à la maîtrise de la démographie.
Il fit deux propositions :
– La pression que la croissance démographique exerce sur le niveau de vie détermine une
réaction pour restaurer le niveau initial.
– La deuxième proposition est qu’à partir du moment où le nouvel ensemble réussit à retrouver son niveau de vie, il s’accommode à un apprentissage qui le rend plus capable de mieux contrôler son développement.
Hirschman pense qu’il ne faut pas envisager la pression démographique comme un obstacle mais plutôt comme stimulant au développement, et il estime que sa thèse est encore rendue plus plausible par le fait que la croissance démographique ait fait partie intégrante du processus de développement des pays aujourd’hui considérés comme avancés.
En définitive, la pression démographique n’est pas un frein à tout processus de développement et de bien-être. Il faudrait que l’ensemble des combinaisons de facteurs puisse être couplé à une distribution des « richesses plus humaines » comme pense Stiglitz (ancien économiste en chef à la Banque Mondiale et prix Nobel d’économie en 2001) dans sa grande désillusion, afin que les personnes jugées comme improductives par Malthus, et considérés comme des parasites par ce dernier, puisse être des agents actifs avec un minimum d’utilité pour la société.
NOUVEL ORDRE MONDIAL (THEORIE DU GLOBALISME OU THEORIE DU COMPLOT).
Il est clair que le sigle NOW fut le titre d’un livre de H G Wells en 1946, dans lequel il traite de l’éventualité d’avoir un gouvernement mondial après sortie de la deuxième guerre mondiale afin de gagner paix et stabilité puisque la société des nations n’avait pas réussi sa mission. Ce sigle connaîtra d’autres développements parmi lesquels Fukuyama qui dans son livre (la fin de l’histoire) a emprunté une approche globaliste proche des développements de Wells. Mais l’approche de Fukuyama avait aussi une petite dose de suspicion faisant penser que l’empire global naissant allait être dirigé par les américains. D’autres auteurs comme que Emmanuel Todd a démontré dans son livre après l’empire, que ce globalisme institutionnel ne saurait être une réalité.
Ce faisant, dans son approche originelle et géopolitique, le « nouvel ordre mondial » est un ensemble de réaménagement visant une certaine stabilité de l’humain. Cela étant, le nouvel ordre mondial ne semblerait pas désigner une diminution de la population mondiale par un génocide de masse qui viendrait avec le vaccin contre la COVID-19. Certes il y a de réelles politiques de limitation des naissances en Europe, en Asie car sous-tendues par des raisons économiques et environnementales justifiées. Mais, chez nous pays du Sud, en quoi nos gouvernements gagneraient à réduire nos démographies déjà faibles ? La démographie est pour nous pays africains et autres pays sous-développés un stimulant pour le développement et non le contraire.
Quels seraient leurs intérêts à être les complices d’un génocide de masse ? Quel serait le poids des dommages économiques et sociaux si la pandémie persistait ? A cette masse paranoïaque, l’on pourrait demander quelle raison scientifique nous donnerait-elle pour refuser un vaccin ?
* Mouhamadou Lamine MBODJI
Agroéconomiste-ruraliste
Email: momombodj@outlook.fr
Sur le fond, le texte est un excellent cours magistral en économie, notamment sur les avantages et les inconvénients illusoires de certains auteurs sur l’économie mondiale. Bien que je ne suis pas d’accord avec malthus puisque la chine a qu’a partir d’une croissance démographique bien maitrisée l’on peut arriver à faire des miracles sur le processus de développement d’un pays.
Sur la forme, vous pouvez mieux faire. Vous voudrez bien travailler pour la prochaine fois la syntaxe. C’est la base de tout texte : mettre les POINTS à la place qu’il faut et les virgules idem.
Ce qui fait la force des grands écrivains et penseurs c’est qu’ils font attention au moindre détail.
En tout, félicitations et bonne continuation.
Merci j’en prendrais compte la prochaine fois incha allah