Le Président de la République nomme aux emplois civils et militaires, c’est connu de tous, mais au-delà de ce pouvoir discrétionnaire de nomination, le Président de la République doit être renforcé par une opinion publique forte et par ceux qui l’ont élu pour choisir les meilleurs des hommes pour mener à bien les projets qui nous concernent. Tout le monde sait maintenant que les partis politiques ne sont plus les outils de conquête de pouvoir, en tous cas, ici au Sénégal. Les 50% des 65.80% qui ont porté le PR Macky Sall au pouvoir n’ont été ralliés par aucun allié ou affidé, ils ont élu Macky Sall, Président, parce qu’ils croient en lui et par les besoins d’une autre manière d’être gouvernés et surtout de ruptures tant générationnelle que de soif de changements en profondeur.
La plupart sont des jeunes de moins de 25 ans, cette frange de la population qui n’a aucune visibilité sur son futur et qui vit des difficultés présentes causées par leurs parents qui leur ont obstrué l’avenir par la course aux richesses faciles, les grèves stériles à soubassement mercantiles et la destruction des valeurs éducationnelles dont elle a conscience qu’elle est la première victime. Ce sont ces jeunes qui ont lucidement porté le Président Macky au pouvoir et ils ont pleinement conscience de qu’ils attendent de lui.
Le pouvoir de nomination est un levier entre les mains du Président de la République qu’il doit actionner au mieux des intérêts du Sénégal et des Sénégalais et aussi dans son intérêt à lui, pour que la postérité, que personne ne peut manipuler, retienne que c’est sous ce Président de la République que les premiers jalons de gouverner autrement et mieux ont été posés.
Le Sénégal regorge de fils qui ne demandent qu’à le servir, à ceux-là, il faut ouvrir les portes et il n’y a qu’une seule façon, c’est d’ouvrir la compétition à tous les postes, qu’ils soient ministériels, de directeurs jusque aux plus petites entités administratives. C’est d’ailleurs là et nulle part ailleurs, à cette hauteur que le Président de la République est le Président de tous les Sénégalais, comme il l’a dit au soir du raz de marée qui l’a porté au pouvoir.
Ce qui va changer : le Président de la République lance un appel d’offres de services avec un cahier de charges pour chaque ministère. La meilleure offre qui sera retenue va constituer le cabinet ministériel et le Président aura la latitude de nommer la compétence de son choix comme ministre pour le superviser – le mot « ministre » venant du mot latin minister, signifiant « serviteur » ou « premier serviteur »- ce serait pas mal de retourner à son vrai sens et cette manière de gouverner appelle à des obligations de résultats, parce que c’est un contrat avec des clauses et des objectifs que le cabinet signe avec l’Etat.
Prenons un exemple : le gouvernement du Sénégal veut développer trois secteurs dans l’Agriculture.
1/ Produire un million de tonnes de riz dans les cinq ans
2/ Produire un million de tonnes de mil dans les cinq ans
3/ Produire un million de tonnes de maïs dans les cinq ans
Aussi simple que quand le Gouvernement veut des véhicules, il lance un appel d’offres avec un cahier de charges et à la place de bureau de contrôle ou cabinet de vérification, c’est le ministre et les directeurs de département qui se chargent de contrôler le travail.
Et un organisme comme l’ARMP pourrait se charger de sélectionner les offres et l’Assemblée Nationale et le Sénat valider l’offre retenue.
Cet exemple peut être multiplié dans tous les secteurs et en plus du pilotage, il permet de ratisser large, en réunissant le maximum de ressources humaines dans des objectifs de développement. Cette façon de gouverner a plusieurs avantages pour le Président de la République, dont le plus notoire, est qu’il peut exiger des résultats et faire travailler correctement ses collaborateurs. En plus, il est libéré des pesanteurs politiques par rapport à sa mission d’Etat, ce ne sera qu’en ce moment que la Patrie pourra passer avant le parti.
Pour les directeurs nationaux, en plus de remplir les critères d’éligibilité, il faudra que les candidats aient des projets à même de projeter l’entité qu’ils veulent diriger en avant. En fait, tous les postes de l’Etat doivent être profilés, ceux qui aspirent à les diriger aussi, du directeur de cette Administration aux chefs de département jusqu’ aux chefs d’unités.
C’est la seule manière de mettre les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. Et c’est seulement après que le Président entérine et nomme et il aura toujours le pouvoir de révoquer, ce qui est beaucoup plus important.