Sur une liste de 18 orateurs, hier, seule une poignée de députés s’est intéressée au fonctionnement et à la composition du Conseil constitutionnel. La majeur partie des parlementaires était plutôt préoccupée à avoir des réponses sur la grâce accordée à Karim Wade et son exil au Qatar, à bord d’un jet privé en compagnie du Procureur général de Qatar, a constaté le quotidien Enquête.
Actualité oblige, souligne la même source, puisque les députés de la 12ème législature ont surtout orienté hier, mardi, dans l’hémicycle, leurs questions sur les modalités et les conditions de la libération de Karim Wade, après trois ans d’incarcération. ‘’Ce que je sais du Qatar, c’est son interventionnisme. Ce Procureur général du Qatar qui est venu chercher Karim Wade, dès sa libération, qu’est-ce qu’il a à faire dans cette affaire sénégalo-sénégalaise ?’’ a demandé Mamadou Lamine Diallo au Garde des Sceaux. ‘’L’affaire Karim Wade n’est pas le débat. Le président de la République a accordé une grâce. C’est son droit le plus absolu’’, a rétorqué Pape Birame Touré, le vice-président du groupe parlementaire Benno bokk yaakaar (BBY). ‘’Le débat sur le jet privé qui a sorti Karim Wade du pays n’a pas sa raison d’être’’, a renchéri Pape Diallo dit Zator Mbaye de l’AFP.
‘’Nous assistons à un débat qui n’a pas sa raison d’être. On parle de projet de loi relatif au Conseil constitutionnel. Sauf deux de mes collègues qui ont parlé de cela, personne n’a évoqué le sujet’’, s’est alors désolé Abdou Mbow, vice-président de l’Assemblée nationale, membre de la majorité parlementaire, avant que le ministre de la justice ne prenne la parole. Me Sidiki Kaba a véritablement été harcelé sur la question. Notamment, sur l’intervention du Qatar dans cette affaire. Visiblement agacé, le Garde des Sceaux a botté en touche. ‘’Le Sénégal est un Etat souverain. Le président a pris une décision souveraine. Tenons-nous en à cela’’, a-t-il lancé, rapporte nos confrères du quotidien Enquête.