De la Pudeur à la lubricité: Quand le verrou de la ceinture de chasteté saute

Avec l’avènement des réseaux sociaux, la société sénégalaise a connu des mutations civilisationnelles et culturelles, l’installant dans les profondeurs d’une morosité et d’une sécheresse des bonnes mœurs et pratiques sans commune mesure. On est passé d’une société pudique, chaste à celle qui promeut la lubricité, le dévergondage et l’effronterie dans les gestes et pratiques sociales quotidiennes.

Les réseaux sociaux, monde sans frontières et sans lois, dopent la jeunesse, la déshabillent et l’exposent à la face du monde.
Les profondeurs et la sacralité de nos intimités sont violées. Nos valeurs et traditions souillées et discréditées, la société perd ses normes et repères, jadis référentiel des bonnes conduites et pratiques.
Dans nos balades virtuelles, chaque click lève le voile sur un pan de notre héritage agressé, désacralisé et dénaturé. De la décence dans la tenue à la sobriété dans l’expression en passant par la pudicité dans les contenus, les réseaux sociaux phagocytent notre jeunesse et l’exproprie impitoyablement de ses valeurs et civilisations, qui faisaient d’elle le miroir éclatant des beaux et sûrs lendemains de la société.
Aujourd’hui, ceux qui s’affirment par leur nudité et vulgarité, leur sécheresse morale ou qui brillent par la singularité de leurs comédies sont portés au trône et souvent érigés en exemple de réussite.
Notre conscience sociale est tellement infectée par ces virus de la médiocrité que ceux là qui mènent un exercice ou des activités utiles et à caractère pédagogique inspirent du mépris et de l’insipidité. La loi du monde des réseaux sociaux est sans grâce : se conformer ou disparaître. Se conformer à la règle de la médiocrité, de la vulgarité et de l’impudeur.
Pourtant, il y a autant de choses qui mériteraient d’être véhiculées dans les supports médiatiques. Du charme de nos valeurs et traditions à la gloire de notre histoire, les bons usagers de l’internet ont toujours le choix malgré une société abonnée à la culture de la médiocrité de mener la glorieuse contre guerre des contenus pour sauver les prochaines générations.

Le rendez-vous du numérique est en passe d’être raté par notre jeunesse, qui rayonne par de son inconscience dans l’usage d’un tel outil.
Pr. Modou Aïcha SEYE, Professeur d’Anglais.