Abdoulaye Diallo, sociologue : « C’est devenu un plaisir malsain d’exposer la vie des gens rien que pour faire du mal (…) Personne n’est plus à l’abri »

Au Sénégal, la vie privée ne l’est plus que de nom depuis l’apparition des réseaux sociaux. Pour le moindre fait, des vidéos, audios sont publiés via les plateformes sociales. Ce qui participe gravement à l’accélération de la perte des valeurs. Selon Abdoulaye Diallo, sociologue à l’UCAD, ce n’est pas la perte des valeurs bien connues dans la société sénégalaise qui est à l’origine de la situation actuelle du pays. En réalité, ce sont les réseaux sociaux et le développement de la communication instantanée mondialisée.

«…C’est devenu un plaisir malsain d’exposer la vie des gens, rien que pour faire du mal»

Au Sénégal, il n’y a plus de vie privée, tout est public. Mais «on a une vie familiale, car les réseaux sociaux ont exacerbé l’extérioration de cette vie privée. C’est devenu un plaisir malsain d’exposer la vie des gens rien que pour faire du mal, suivre leurs faits et gestos», a indiqué Abdoulaye Moussa Diallo dans un entretien avec le journal Vox Populi. Et de poursuivre : «Personne n’est plus à l’abri, car tout le monde est à la quête de scoop, de Buzz. On ne se soucie plus des conséquences dans la vie des gens qui est souvent bouleversée. Ces crises occasionnées par le fait de voir son intimité dans la place publique peut causer parfois des traumatismes qui peuvent pousser au suicide».

Wathsapp, Twitter, Facebook : «La société sénégalaise s’est approprié ces outils numériques sans les interroger»

Les outils «numériques» (Wathsapp, Twitter, Facebook, etc.) sont bâtis sur la philosophie de «l’individualisme» de la société «occidentale. « La société sénégalaise s’est appropriée ces outils sans les interroger. Alors le monde est devenu un petit village où des milliards de personnes se connaissent. Cette situation a créé cette intrusion dans la vie d’autrui, vouloir copier la vie de l’autre», complète Dr Abdourahmane Kane, sociologue de formation interrogé par le même journal. «C’est pourquoi on a tendance à exposer nos quotidiens pour montrer notre existence sociale sans mesurer parfois le conséquences», analyse-t-il.

Avec Socialnetlink

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