C’est un lieu commun : Dakar est au centre des manœuvres diplomatiques sino-américaines. Moins de deux ans après la visite du secrétaire d’Etat Mike Pompeo, son successeur, Antony Blinken, séjournera à Dakar les 19 et 20 novembre dans le cadre d’un périple qui le mènera également au Kenya et au Nigeria.
L’Amérique bouscule ainsi la Chine, au Sénégal, puisque le Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) va se tenir du 28 au 30 novembre à Dakar sur le thème ’’Approfondir le partenariat sino-africain et promouvoir le développement durable pour bâtir une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique dans la nouvelle ère ».
En 2014, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi débutait sa tournée africaine à Dakar, quelques mois seulement après l’installation de Xi Jinping comme nouveau président de la République, qui a lui-même effectué une visite au Sénégal en 2018.
En janvier 2019, le chef de la diplomatie de l’Empire du milieu sera de nouveau dans la capitale sénégalaise. Macky Sall, qui assurera, à partir de février 2022, la présidence tournante de l’Union africaine enregistre ainsi des succès diplomatiques, mais y a des non-dits.
Cette nouvelle visite du secrétaire d’Etat américain intervient au lendemain de la signature d’un accord entre le Mali et l’entreprise de sécurité privée russe Wagner. Ce qui pourrait pousser la France à mettre fin à l’opération Barkhane et mettre en perspective le renforcement de la présence de l’Amérique, qui tient une importante base de drones au Niger.
Outre la découverte d’importantes ressources pétro-gazières que convoitent ces pays à la forte dépendance énergétique, le Sénégal attire naturellement Américains et Chinois du fait de sa position géographique qui en fait un hub de projection commercial vers le reste du continent.