Serigne Abdou Samad Mbacké Sonhibou trempe sa plume pour renouveler à la Oummah islamique, ses vœux et prières à l’occasion du mois béni du Ramadan.
A l’occasion du conseil présidentiel sur l’insertion et l’emploi des jeunes, le Président de la République a, à ma grande satisfaction décidé de prêter une oreille toute attentive aux écoles coraniques. Il a même reconnu qu’effectivement il y a eu une véritable négligence vis à vis des écoles coraniques avant d’afficher sa volonté réelle de rectifier le tir. Il a ainsi fait preuve d’un bel esprit de grandeur que je sublime et magnifie en ma qualité de produit et fervent avocat de ces Daara. Mieux le chef de l’État dans cette dynamique de corriger cet impair a dégagé des pistes de réflexion pour dissiper tout malentendu.
Tous qui me connaissaient, savent à travers mes réflexions et écrits que plus de deux décennies, je n’ai cessé de dire qu’ il urge d’identifier les vrais maîtres coraniques, de les accompagner , de les soutenir, de travailler en étroite collaboration et en parfaite intelligence avec eux à travers des projets bien ficelés et élaborés avec minutie et parcimonie.
A mon humble avis, je pense que des financements innovants, sans garantie, des financements à hauteur de 10 ou 20 millions permettront à ces maîtres coraniques d’entretenir les Daara en développant des activités génératrices de revenus et ces mêmes financements constitueront un début de solution à une certaine forme de mendicité qui donne un visage hideux à nos villes.
Les activités des maîtres coraniques vont porter sur les spécificités et réalités de chaque localité.
Toujours sur cette même lancée , la mendicité peut-être mieux organisée en aménageant des zones dédiées qui recevront tous les dons et gestes de bienfaiteurs qui seront par la suite repartis équitablement aux véritables ayants droit.
Ces véritables enseignants coraniques qui seront choisis par une commission composée d’experts en la matière mais pas de gouverneurs, seront des partenaires et collaborateurs de l’État et de ses démembrements.
Tous ceux qui n’ont pas le profil de vrais maîtres coraniques seront identifiés et mis hors état de nuire. Ainsi, on pourra à coup sûr assainir le milieu et aucune opportunité ne sera plus offerte à personne pour ternir l’image des Daara.
Ce n’est pas tout, les enfants qui sont exploités seront purement et simplement retournés à leurs parents.
La commission nationale qui va regrouper l’ensemble des associations de Daara implantés dans tous les coins et recoins du Sénégal va délivrer des numéros de matricule à tous les taalibés recensés au niveau des écoles coraniques.
Cette commission qui sera composée de pédagogues et d’éducateurs blanchis sous le harnais va évaluer le niveau intellectuel pour savoir si réellement le Serigne Daara jouit de toutes ses facultés ( psychiques mentales) avant de se voir confier des taalibés.
Les taalibés de tous les Daaras qui seront répertoriés à travers une base de données fiable et exhaustive doivent bénéficier d’un suivi médical et la maîtrise de ces effectifs permettra de contrôler les entrées et sorties et lutter contre la négligence dont sont parfois victimes certains taalibés.
Ainsi les performances, les résultats, le sérieux et l’honnêteté des maîtres coraniques seront des conditions nécessaires et des critères à remplir pour bénéficier de l’accompagnement de l État.
L’État qui ne lésinera pas sur les moyens, se fera fort de faire respecter scrupuleusement ce cahier de charges qu’il fera signer aux maîtres coraniques.