Une crise diplomatique majeure se profile entre la France et le Niger, avec la menace d’un possible retrait des forces militaires françaises du Niger. Depuis le début de la crise, les relations entre les deux pays sont devenues extrêmement tendues. Le nouvel homme fort du Niger, le général Tiani, a même ordonné à deux reprises l’expulsion de l’ambassadeur français, Sylvain Itté, qui refuse de partir.
Toutefois, le statu quo demeure, l’ambassadeur français est toujours présent et les troupes françaises sont toujours sur le terrain. Cependant, une surprise a surgi le lundi 4 septembre, lorsque le Premier ministre Ali Laminé Zeine, un civil nommé par les putschistes, a déclaré que des discussions étaient en cours pour discuter d’un retrait « rapide » des militaires français.
Le ministère de la Défense français a confirmé ces échanges, qui représentent presque un progrès, car jusqu’à présent, Paris avait refusé tout dialogue avec le nouveau régime de Niamey. Les discussions portent sur les modalités de déplacement des soldats sur le territoire nigérien et le retrait de « certains éléments ».
Malgré une situation tendue, des signes de désescalade apparaissent. Le Premier ministre nigérien a même esquissé une ouverture, espérant « maintenir » une coopération avec la France, malgré une position ferme sur le départ de l’ambassadeur et le désengagement militaire français.
Cependant, la situation reste précaire. Les deux camps avancent prudemment, chacun espérant que l’autre cédera sous la pression. Pour la France, cette pression est à la fois populaire et diplomatique. Pour la junte nigérienne, la pression est financière, avec le gel des aides financières et la réduction de l’aide humanitaire à son action d’urgence.
La situation a été exacerbée ce week-end, lorsque des partisans pro-junte ont réussi à forcer le premier cordon de sécurité de la base aérienne française. L’ambassadeur n’a plus de visa ni d’immunité diplomatique et la junte éprouve des signes d’affaiblissement, notamment l’incapacité de verser une partie des salaires des fonctionnaires en août.