Une nouvelle analyse de l’organisation Save the Children, consultée par Anadolu, révèle que près de 48 millions d’enfants sont touchés chaque année par des catastrophes climatiques à travers le monde. Ce rapport, rendu public ce mercredi en amont du 30ᵉ sommet des Nations unies sur le climat (COP30) au Brésil, dresse un constat sévère sur trois décennies d’engagements jugés insuffisants pour contrer la crise climatique.
Selon les informations issues de ce document, environ 136 000 enfants sont affectés quotidiennement par ces phénomènes. L’organisation de défense des droits des enfants met en exergue que les catastrophes liées au climat, telles que les vagues de chaleur en Europe, les inondations en Asie, en Amérique latine et en Afrique, ou encore les cyclones dans le Pacifique, continuent de déplacer des millions d’enfants, perturbant leur accès à l’éducation, à la santé et à la sécurité.
Le rapport déplore un fossé important entre les engagements internationaux et les actions concrètes. Save the Children note que la plupart des États n’ont pas encore soumis de nouveaux plans nationaux pour réduire leurs émissions, compromettant l’objectif de l’Accord de Paris de 2015 de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C. Les engagements actuels ne permettraient qu’une réduction de 17 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici 2035, alors qu’une baisse d’environ 60 % serait nécessaire.
Les enfants des pays les plus pauvres sont en première ligne, représentant plus de 80 % des victimes annuelles des catastrophes climatiques. Ces événements, qu’il s’agisse d’inondations, de sécheresses ou de tempêtes, menacent directement leur avenir. Ces alertes mondiales trouvent un écho sur le continent, où les crises climatiques sont considérées comme une menace pour les acquis en matière de santé infantile. « Nous en subissons les conséquences, sans en être responsables », souligne l’organisation. Ce sentiment est partagé par Malietasi Bulu, une jeune militante du Vanuatu, qui décrit une réalité quotidienne marquée par la montée du niveau de la mer et l’insécurité alimentaire. « Nous contribuons très peu aux émissions mondiales, mais nous en subissons de plein fouet les conséquences », a-t-elle confié.
Ces situations ne sont pas sans rappeler d’autres drames où des centaines de milliers d’enfants ont vu leur vie basculer suite à des événements météorologiques extrêmes. Au Sénégal également, les autorités sanitaires ont déjà alerté sur les conséquences directes des dérèglements climatiques, notamment l’impact des vagues de chaleur et des inondations sur la santé maternelle et infantile. Face à cette urgence, Save the Children appelle les dirigeants mondiaux à placer les droits des enfants au cœur des décisions climatiques.
