Publicité

Crise au Mali zappée en Conseil des ministres : Avis d'experts sur le mutisme du Sénégal

Au Sénégal, la crise politique au Mali n’a pas fait l’objet de débat, ce mercredi, en Conseil des ministres. C’est le mutisme total du gouvernement de Macky Sall sur la question. C’est une mesure de prudence, selon des spécialistes qui estiment que la position du Sénégal doit être harmonisée avec celle de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), au moment où les chefs d’Etat de la sous-région se concertent en visioconférence ce jeudi matin.

Le Sénégal, premier partenaire du Mali, en termes d’échanges commerciaux en Afrique. Un voisin en pleine crise. Seulement, le sujet n’a pas été évoqué en Conseil des ministres. Selon Serigne Ahmadou Gueye, juriste-politiste, le Sénégal opte pour la prudence, à l’instar de la plupart des pays africains. « Aujourd’hui, il ne faut pas courir très vite. Ces genres de problèmes existaient au Mali depuis 1960. Et puis, deuxièmement, le président de la République avait participé à cette médiation de le Cedeao qui a échoué lamentablement. Donc, le président de la République ne peut pas individuellement- même pour l’Etat du Sénégal qu’il représente – parler au nom du Sénégal« , a-t-il déclaré sur Rfm.

Publicité

Même son de cloche 

C’est l’avis du Professeur Moussa Diaw, enseignant en sciences politiques de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB). Il affirme que le pays est obligé de s’aligner à la position de la Cedeao. « Il faut la prudence. Puisque c’est une question d’actualité sensible, le gouvernement n’a pas pris une position qui lui permettrait de faire un communiqué la-dessus ou de l’évoquer. C’est une option puisqu’il s’agit d’un pays voisin« , a-t-il notamment expliqué.

Publicité

Devoir de condamner le putsch

Mais Mamadou Khady Dème, ancien enseignant en sciences politiques à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, estime que le gouvernement devait se prononcer sur la situation du Mali, au regard de la sensibilité de la question. « On aurait pu s’attendre à ce qu’il y ait au moins une condamnation du coup d’Etat qui s’est passé au Mali parce que quoi qu’on puisse interpréter ce qui s’est passé, c’est antidémocratique. C’est un président qui a été légitiment élu. Donc, il jouissait de cette légitimité électorale qui a été renversée. Et c’est le fonctionnement normal des institutions qui a été interrompu« , dit-il.

Coup d’Etat au Mali

La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui a tenté sans succès de résoudre la crise qui frappe le Mali depuis juin, a suspendu ce pays avant une réunion jeudi en visioconférence. Elle a prévu de tenir aujourd’hui (jeudi) une réunion extraordinaire de ses chefs d’État pour évoquer la question.

Votre avis sera publié et visible par des milliers de lecteurs. Veuillez l’exprimer dans un langage respectueux.

Dans le même thême

Un commentaire

Laisser un commentaire