Beaucoup de Gabonais de Libreville restent encore sous le choc de ce qui leur est arrivé et plus généralement du basculement brutal du pays dans la violence. Dans une clinique où des rescapés de l’assaut donné la nuit dernière sur le QG de Ping ont été acheminés, Rfi rapporte des éléments.
En sang, en état de choc, en pleurs, les blessés sont déposés dans la petite polyclinique rapidement surpeuplée. Débordé, le personnel soignant doit en laisser certains par terre ou assis. La plupart a reçu des balles ou des plombs dans le corps. Jean-Didier, touché au flanc, raconte l’assaut : « On dormait. Ils ont défoncé les portes. On était tous allongés. On essayait de garder le silence pour qu’ils ne puissent pas nous repérer. Et malheureusement, dans une salle où des gens sont morts, d’autres sont malades, des gens toussent, des gens paniquent… Ils nous ont fait sortir de force. Des blessés ont encore été frappés à la matraque. »
Assis à côté de lui, Théo a été touché par une grenade, il n’arrive toujours pas à comprendre ce qui lui est arrivé. « Je vois juste une lumière. Je me retrouve avec l’intérieur de la bouche en sang, je me retrouve avec des plombs de partout. J’essaie d’avancer, je tombe, et après toute la foule passe, on se marche les uns sur les autres et puis c’est la débandade quoi », raconte-t-il.
Jean-Didier estime que pouvoir et forces de l’ordre vont trop loin : « Où est la démocratie ?, s’insurge-t-il, on n’a pas le droit de rentrer au QG des leaders politiques politiques de l’opposition. On est dans une démocratie ou dans une monarchie ? »
Un assaut que le porte-parole du gouvernement Alain -Claude Bilie By Nze explique par la présence de « criminels » et de « pillards » à l’intérieur du QG de Jean Ping.