Crise à l’université de Bambey: le SUDES alerte sur un climat délétère et des décisions politiques

La section du Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal – Enseignement supérieur et recherche (SUDES-ESR) de l’Université Alioune Diop (UAD) de Bambey a exprimé, dans un communiqué en date du 13 mai 2025, ses « vives préoccupations » face à la situation sécuritaire qui prévaut dans l’établissement, ainsi que son « indignation face à des mesures inappropriées » visant à rétablir la stabilité sur le campus.
Le syndicat dénonce notamment le flou entourant le calendrier universitaire actuellement maintenu. « S’agit-il de l’année 2023-2024 ou de 2024-2025 ? Lequel est concerné ? » s’interroge la section locale, soulignant les incohérences pédagogiques que cela pourrait entraîner, notamment avec « des semestres de moins de six ou cinq semaines ».
Le SUDES-UAD fustige aussi une logique politique sous-jacente dans certaines décisions présentées comme pédagogiques. Selon le syndicat, vouloir coûte que coûte « normaliser » l’année universitaire dans le contexte actuel serait une erreur : « Ce genre d’objectif devrait être remis à une année ultérieurement plus favorable ».
Le syndicat appelle à un dialogue franc et inclusif, rappelant que les perturbations ne sont pas exclusivement le fait des étudiants. « Les enseignants permanents et vacataires y ont aussi contribué, chaque catégorie sociale avait ses raisons », fait-il observer, soulignant que les revendications étudiantes traduisent aussi « une volonté d’obtenir de meilleures conditions d’apprentissage ».
Condamnant fermement toutes les formes de violence, le SUDES-UAD plaide pour « un plan d’urgence » dans l’unité, et met en garde contre l’usage des forces de l’ordre au sein des campus : « La présence des forces de l’ordre n’a jamais permis d’assurer la continuité sereine des enseignements. Le respect des franchises universitaires demeure un principe fondamental. »