Covid-19 Sénégal: le virus moins virulent qu’avant, mais attention aux…

Covid-19 Sénégal: le virus moins virulent qu’avant, mais attention aux…

Des acteurs politiques, le chef en tête lors de sa tournée dans la région de Kaolack mais aussi le ministre de l’Environnement et du Développement durable à Matam, ont été accueillis par d’immenses foules sans aucun respect du triptyque des mesures barrières à savoir : le port du masque, le lavage des mains et surtout la distanciation physique. Autant dire que ces acteurs ont piétiné les arrêtés d’interdiction de grands rassemblements dans toutes les places publiques notamment à la plage et dans les terrains et lieux de sport et, d’une manière générale, dans les lieux recevant du public.

Face à ce « piétinement » de ces mesures d’interdiction, « Le Témoin » a donné la parole à des professionnels de la santé pour parler de la question de l’immunité collective et de la virulence de la souche du coronavirus, de même que la survenue d’une nouvelle vague de contamination avec une éventuelle importation de nouvelles souches… Apparemment le « corona » s’est déjà recroquevillé dans sa couronne avant de quitter le pays… pour de bon. Et peut-être même que nos acteurs politiques qui ne prennent pas au sérieux les mesures d’interdiction qu’ils ont eux-mêmes édictées connaissent même la date à laquelle le virus va… s’en aller. Un virus qui a été introduit dans notre pays le 02 mars dernier par un ressortissant français.

En tout cas, tout porte à le croire eu égard aux grands rassemblements provoqués la semaine dernière par le chef de l’Etat Macky Sall et son ministre de l’Environnement Abdou Karim Sall dans deux régions différentes : Kaolack et Matam. En attendant que le président de la République lui-même en fasse la déclaration officielle, des médecins lèvent un coin du voile. « Nous avons dépassé la phase aigüe. Le virus qui circule maintenant est certainement moins virulent. Apparemment, sa capacité de propagation diffère d’une zone à une autre avec des facteurs favorisants et des facteurs bloquants économiques, socioculturels, climatiques… D’une manière générale, le virus peut perdre de sa virulence et disparaitre définitivement, ou réapparaitre par saisonnalité », explique Dr El Hadj Ndiaye Diop de l’hôpital Ndamatou de Touba.

Mais pour l’urgentiste Dr Babacar Niang de la clinique Suma Assistance, « c’est tout simplement une incohérence du gouvernement de Macky Sall. C’est une incohérence que d’ouvrir les boites de nuit et les salles de spectacle jusqu’à 500 personnes en vase clos et interdire les plages ».

Aurait-on atteint l’immunité collective ?

« Pour l’instant, il n’y a aucune étude faite allant dans ce sens et qui pourrait éclairer les choses. Il faut faire une sérologie sur un échantillon représentatif. Il faut dire que la présence ou non d’anticorps, et son taux seront plus parlant », a d’emblée dit Dr Diop de l’hôpital de Touba qui définit l’immunité collective par ces termes : « c’est quand 60 à 80 % de la population contracte la maladie ou ont été en contact sans être malades ».

Donc quand on parle d’immunité collective, et comme le dit son collègue Dr Niang, c’est que le virus circule et que de nombreuses personnes l’attrapent, mais elles lui résistent tout en développant des anticorps. En outre, le patron de Suma Assistance souligne que, une fois la population immunisée, « une minorité reste sans défense et devient des cas graves dont peu de patients s’en sortent ». Par conséquent, « les personnes à risques doivent se protéger », a renchéri Dr Diop.

Non sans souligner que des voyageurs qui reviennent au pays peuvent apporter de nouvelles souches. Qui pourraient être à l’origine d’une nouvelle vague de contaminations. « La survenue d’une deuxième vague dépendra donc de plusieurs facteurs surtout humains et virologiques », dixit Dr Ndour, médecin généraliste.

Le Témoin

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