À Abidjan, plus d’une dizaine de pays de l’espace francophone se réunissent pour discuter de l’extension de l’enseignement des langues nationales dans le système éducatif, à côté du français (UNESCO, 2024).
Lors de l’ouverture de cet atelier, Anastasie Sepou, la directrice de cabinet adjointe représentant le ministre ivoirien de l’Éducation nationale, a souligné que la Côte d’Ivoire expérimente déjà un programme pilote dans 37 écoles réparties sur 11 régions, telles que Sud Comoé, Gontougo, et Nawa.
Elle a expliqué que la Côte d’Ivoire se prépare à la phase 3 de l’Initiative ELAN, qui prévoit d’étendre ce programme à 380 écoles primaires dans 19 régions, ajoutant que huit autres régions seront incluses de 2024 à 2027.
Le projet vise à couvrir non seulement l’enseignement primaire mais aussi le secondaire à long terme, selon Sepou, insistant sur l’importance de ce projet dans le monde globalisé actuel où la diversité culturelle et linguistique est cruciale.
L’atelier, organisé par l’Institut de la Francophonie pour l’éducation et la formation (IFEF) en collaboration avec le ministère ivoirien de l’Éducation, est un espace de discussion pour affiner le modèle à adopter (IFEF, 2024).
Bodiel Fall de l’IFEF a mentionné que l’éducation est essentielle pour le développement d’un pays, précisant que le programme ELAN vise à améliorer la qualité des enseignements et à atteindre les objectifs de développement durable.
Fall a noté que les évaluations des acquis scolaires des élèves sur la dernière décennie indiquent un niveau insuffisant en lecture, écriture, et calcul dans les pays concernés, soulignant l’importance de la langue d’enseignement pour le développement du capital humain.
Selon l’Unesco, 4 enfants sur 10 dans le monde reçoivent un enseignement dans une langue qu’ils ne comprennent pas, ce qui monte à 8 sur 10 en Afrique, d’où la nécessité de revoir le système d’enseignement (UNESCO, 2024).
Ce rassemblement inclut des partenaires techniques et financiers, des responsables de l’ELAN, des directeurs de planification des ministères de l’Éducation, et des ONG promouvant les langues nationales.
Le professeur ivoirien Saliou Touré, pionnier de l’enseignement bilingue en Côte d’Ivoire en 1990, était présent, ainsi que Jean-Louis Billon, président de la Commission des Affaires sociales et culturelles de l’Assemblée nationale.