Corruption au Maroc: impact et défis d’une lutte persistante
La corruption, un sérieux défi pour le Maroc, engloutit annuellement 39 milliards de dirhams, équivalent à 2.8% du PIB national. Cette situation freine le développement et mine la confiance des citoyens envers l’administration, creusant par conséquent les inégalités sociales.
L’omniprésence de la corruption au Maroc est avérée dans la justice, la santé, l’éducation et l’économie, variant de la corruption mineure à des actes plus conséquents tel le détournement de fonds. Sa persistance s’enracine dans des lacunes structurelles et culturelles, comprenant un État de droit déficient et des pratiques de clientélisme.
Face à cette réalité, des efforts législatifs, dont la loi de 2016, et le renforcement de l’INPPLC marquent le combat contre ce fléau. Néanmoins, le succès exige une mobilisation globale. Le prix de la corruption pèse surtout sur les plus démunis, avec une réticence culturelle à la dénonciation.
Le revers dans les classements de perception de la corruption en 2022, où le Maroc a chuté de 21 rangs, met en exergue l’importance d’actions concrètes et résolues. L’appel à la digitalisation pour prévenir la corruption, un pilier annoncé par le Roi Mohammed VI, reste cependant en deçà des attentes après huit ans.
Toutefois, l’INPPLC souligne l’indispensable symbiose entre numérisation et anticorruption. La mise en place d’un cadre stratégique solide et axé sur le service au citoyen est cruciale. Le chemin est encore long, requérant l’instauration d’un réel État de droit et un engagement citoyen accru.