Ce mercredi, à la Maison de la Presse Babacar Touré, des journalistes sénégalais se sont réunis dans le cadre d’une initiative majeure intitulée COP Locale, organisée par Teranga Lab. Cette rencontre avait pour objectif de renforcer les capacités des professionnels des médias pour une meilleure compréhension et couverture des enjeux climatiques liés à la COP 29, actuellement en cours à Bakou, en Azerbaïdjan.
La Conférence des Parties (COP) réunit chaque année les dirigeants mondiaux afin de définir des stratégies globales de lutte contre le réchauffement climatique. Cependant, l’appropriation de ces enjeux par le grand public, notamment à l’échelle locale, demeure un défi majeur. COP Locale se positionne comme une réponse à cette lacune en outillant les journalistes pour qu’ils produisent une information pertinente et adaptée au contexte sénégalais.
Lors de cette rencontre, les journalistes ont été immergés dans l’univers complexe des négociations climatiques internationales. En assimilant les enjeux globaux et régionaux, notamment pour le Sénégal et le continent africain, ils pourront rédiger des analyses approfondies sur des thématiques clés, telles que la finance climatique, cruciale pour les pays en développement.
Avec une demande de financement climatique des pays vulnérables estimée à 1 300 milliards de dollars, les participants ont été sensibilisés à l’importance de cette question. Cet aspect fondamental vise à promouvoir une couverture médiatique axée sur les injustices climatiques et les attentes spécifiques du Sénégal, telles que le développement d’infrastructures résilientes pour répondre aux défis climatiques.
Les journalistes ont été encouragés à mettre en lumière les conséquences concrètes du changement climatique sur les communautés sénégalaises, comme la sécheresse, l’insécurité alimentaire, ainsi que les effets de l’exploitation des ressources pétrolières et gazières sur les populations locales.
Par ailleurs, l’un des objectifs principaux était de pallier le manque d’informations disponibles. Adja Ndatta, de l’Action pour la Justice Environnementale (AJE) a mis en lumière la problématique d’accès aux données sur les impacts climatiques et d’autres thématiques connexes. Selon elle, « depuis 2014, les journalistes se concentrent sur l’exploitation du gaz et du pétrole, négligeant la finance et la justice climatiques. »
La COP Locale a également permis de fédérer les journalistes africains spécialisés dans les questions climatiques, dans le but de créer un réseau durable pour un suivi continu et pertinent des enjeux environnementaux à l’échelle du continent.
Au cours des échanges, Mbaye Hadj, Ingénieur en Electricité et Manager en Ressources Energétiques a posé une question essentielle : « Le Sénégal, qui n’est pas producteur de charbon, que fait-il dans le programme du partenariat de transition énergétique juste (JETP) ? » Il a également souligné le problème persistant d’accès à l’électricité, qui touche des millions de personnes à travers l’Afrique.
En parallèle, à Bakou, les pays vulnérables continuent d’exiger un financement climatique annuel de 1 300 milliards de dollars. Cependant, les négociations stagnent, certains des principaux émetteurs de CO2 refusant de s’engager, dans l’attente que d’autres pays cèdent. Ce blocage pénalise lourdement les nations les plus affectées par les changements climatiques.