Cap sur la souveraineté économique (Par Abdoulaye DIALLO)

Le Plan de redressement économique et social, présenté hier, coche toutes les cases : une vision claire, des objectifs précis et une ambition assumée de mobiliser 5.677 milliards de FCfa sur trois ans (2025-2028) pour rééquilibrer les comptes publics.

Et le Premier ministre a eu l’humilité de le dire avec force : ce Plan n’a pas la prétention de résoudre tous les problèmes du pays. Mais, s’il est appliqué convenablement, il contribuera grandement à sortir le Sénégal de sa situation actuelle. Une situation bien connue des Sénégalais : surendettement, déficit budgétaire, dérive des dépenses publiques – autant de symptômes d’une gestion défaillante héritée de l’ancien régime. Justement, il y a quelque chose d’admirable chez Ousmane Sonko : il insuffle à ses partisans une foi inébranlable, avançant avec détermination et répétant haut et fort qu’il ira jusqu’au bout – et il y parviendra. Il le fera malgré les préjugés, les goulots d’étranglement et les obstacles. Il arrivera, c’est certain. Et la seule chose que peuvent désormais faire les pourfendeurs du régime, c’est de s’arranger pour être le moins froissés possible. Car, de toutes les façons, le processus est enclenché. Le train du redressement avance, lentement mais sûrement. Voilà d’ailleurs qui annonce de belles émissions radio et télé dans les jours à venir, de riches échanges animés par de vrais professionnels, patriotes et conscients des enjeux.

L’objectif est clair : que dans chaque coin du pays – des villages les plus reculés aux places publiques animées – les Sénégalais s’approprient ce Plan, s’y engagent et le défendent. En réalité, tout a été élaboré et structuré de manière inclusive. Tous les pans de l’économie ont été pris en compte par le Premier ministre, qui a abordé de nombreux sujets d’intérêt général, à commencer par l’approche endogène dans la mobilisation des ressources, l’objectif de ramener le déficit budgétaire à 3 %, le pari sur le secteur privé, les collectivités territoriales et les citoyens comme leviers du redressement, le paiement intégral de la dette due au secteur privé, la promotion des champions économiques nationaux, le renforcement du secteur bancaire national, la réduction du train de vie de l’État de 100 milliards, la rationalisation des subventions, les investissements prioritaires dans le capital humain et les infrastructures. Avec un Plan de redressement d’une telle dimension, il n’y a plus de place pour les spéculations et les élucubrations. Place désormais au débat sérieux et à l’expertise. « Ce Plan n’est pas tombé du ciel. Il est le résultat d’un travail de planification prospective mené sur instruction du Président Bassirou Diomaye Faye, pour concrétiser son programme politique », a fait savoir le Premier ministre, qui a décidé d’avancer résolument. Autre rupture majeure : une offensive déclarée contre la corruption et la mal gouvernance, érigée en priorité nationale. Le chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, annonce même un dispositif robuste contre la corruption et pour promouvoir la bonne gouvernance. Preuve que le président de la République et son Premier ministre sont sur la même longueur d’onde. Et tous les deux ont clairement fait savoir que le « Jubbanti Koom », ou Plan de redressement, se fera sans avoir à recourir à un endettement extérieur excessif. En clair, le pays doit d’abord et avant tout compter sur ses propres fils. Et miser sur l’agriculture et l’élevage, deux secteurs les plus prometteurs en termes d’emplois durables.

Abdoulaye DIALLO

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