Bassirou Diomaye Faye : Un Premier Mandat Sous Haute Tension au Sénégal

La scène politique sénégalaise connaît des remous alors que le président Bassirou Diomaye Faye achève sa première année au pouvoir. Si son accession à la plus haute fonction a été marquée par un triomphe électoral, des questions subsistent sur sa capacité à gouverner efficacement le pays dans les années à venir. En effet, la question de sa candidature éventuelle sous la bannière de PASTEF lors des élections de 2029 nourrit les débats sur les réseaux sociaux, avec des expressions comme « Moss, dèm » qui deviennent populaires.

En analysant le contexte législatif actuel, il apparaît que le parti « Les Patriotes » a pris le dessus, mettant en échec la coalition « Diomaye Président ». Cette dominance est confirmée par la présence majoritaire de députés loyaux à Ousmane Sonko, leader de PASTEF, dans l’hémicycle. Il en résulte un président dont les marges de manœuvre sont fortement limitées, notamment à cause de l’état critique des finances publiques du pays.

Dès le début de son mandat, Diomaye a manifesté une attitude inhabituelle en encourageant publiquement son Premier ministre à ambitionner le poste suprême. Il doit désormais composer avec une Assemblée nationale qui pourrait se retourner si le Premier ministre Ousmane Sonko décidait de se détacher.

La gouvernance de Bassirou Diomaye Faye est également fragilisée par une administration suspectée de manipuler les chiffres officiels, et par des forces de défense et de sécurité menacées par de nouvelles lois controversées. Ces éléments sont révélateurs d’une instabilité interne qui pourrait compliquer ses projets de réforme, notamment dans le domaine judiciaire, où il souhaite endiguer les compromissions perçues de la magistrature avec l’ancien régime.

L’élection triomphale du 24 mars 2024 l’a vu abandonner son poste de leader du PASTEF pour devenir simple militant, un pas inédit dans l’histoire politique sénégalaise. Pourtant, la campagne avait été dominée par la figure de son mentor Ousmane Sonko, éclipsant quelque peu le président. Un tournant marquant, observé lors d’un rassemblement où Diomaye, submergé par la foule, s’exclamait simplement « Mahaza » devant une assemblée en effervescence.

Le climat politique est en outre alourdi par des tensions internes à l’opposition, notamment envers Amadou Bâ, ancien adversaire à la présidentielle, qui fait face à des accusations de trahison et de manipulations politiques au profit de Macky Sall, ancien président. Mélange de négociations secrètes et de consignes de vote tacites, ces éléments alimentent un récit chaotique qui caractérise cette période charnière de la vie politique sénégalaise.

Malgré ces tumultes, Diomaye a prêté serment avec retenue, exprimant sa gratitude envers sa famille et le peuple sénégalais, tout en cultivant une image de sobriété. Préférant la simplicité de son village natal aux fastes souvent associés à Dakar, il incarne une figure décalée dans le paysage politique actuel.

Dans un tel contexte, l’avenir diplomatique du Sénégal semble incertain, plombé par des relations ambivalentes avec des partenaires internationaux, tandis que Diomaye, en quête de soutiens étrangers, doit continuer de naviguer dans des eaux politiques nationales troubles.

Pour plus d’informations sur cet article inspiré des réflexions d’Ibou Fall, nous invitons à consulter le site du Sud Quotidien.