Depuis le 2 avril 2024, Bassirou Diomaye Faye occupe la présidence de la République du Sénégal, devenant ainsi le cinquième chef d’État du pays après une élection marquée par son triomphe dès le premier tour, un fait inédit dans l’histoire électorale sénégalaise. À peine entré en fonction, son gouvernement est confronté à des attentes élevées, avec une majorité de la population exigeant des mesures fortes et des éclaircissements sur la situation nationale.
Les premières décisions de cette nouvelle administration risquent de peser lourd sur la coalition Benno Bokk Yakaar, qui a dirigé le pays sous l’égide de l’ancien président Macky Sall pendant douze ans. Des accusations de mauvaise gestion et de détournement de fonds publics visent plusieurs responsables de l’ancien régime. La semaine dernière, le Premier ministre Ousmane Sonko a indiqué que la campagne de reddition des comptes, tant redoutée par certains membres de l’exécutif sortant, avait déjà débuté.
Le discours télévisé solennel de Bassirou Diomaye Faye est également très attendu cette semaine. Son allocution aura pour but principal de révéler l’état dans lequel le pays a été laissé par l’administration précédente, que le Premier ministre n’a pas hésité à qualifier de désastreux à plusieurs reprises. À cette occasion, des mesures concrètes seront sans doute annoncées pour sanctionner les responsables de détournements de biens publics, ce qui pourrait conduire à des interdictions de sortie du territoire ou à des interpellations.
Un autre enjeu majeur concerne la dissolution possible de l’Assemblée nationale, qui pourrait intervenir dès le 12 septembre 2024. Le gouvernement actuel se trouve dans l’incapacité de faire passer ses réformes clés, dont la suppression du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) et du Conseil économique, social et environnemental (CESE), en raison d’un Parlement dominé par les députés de l’ancien régime. Avec l’arrivée à mi-mandat de l’actuelle législature, le Président Faye aura la possibilité de convoquer de nouvelles élections législatives, un scrutin où l’opposition pourrait perdre son emprise, à la lumière de la popularité actuelle du nouveau gouvernement.
Les jours à venir seront décisifs pour l’ancien régime, qui pourrait se voir relégué à un rôle marginal après plus d’une décennie au pouvoir.