Au delà de la grève des pharmaciens : Le coût du médicament en question…

Ouf de soulagement ! Les pharmaciens privés du Sénégal  ne baisseront pas rideaux, cette journée de mercredi, comme menacé, mais observeront-ils juste un arrêt de travail, de 8 à 10 heures, en guise de protestation, entre autres, contre la grâce accordée à Amadou Woury Diallo, condamné à 5 ans de prison, pour trafic de faux médicaments estimés à 1,5 milliard FCfa, à Touba.

Le ministre de la Santé et le président de la République ont dilué leur ire dans une promesse d’audience qui, sous peu, permettra d’arrondir les angles.

La crise évitée, l’occasion est belle de plancher sur la généralisation territoriale du commerce de médicaments dits falsifiés. S’il est vrai que la pratique lèse les pharmaciens et plus encore, expose les clients à d’autres pathologies, comme argué par les défenseurs de la médication pharmaceutique, il importe de se demander pourquoi les intermittents ou autres vendeurs de faux trouvent clients à leur toc. Car l’opposition pharmaciens et falsificateurs rappelle à bien des égards, celle entre chauffeurs de taxis et de clandos, les clients voyageurs se rabattant sur les seconds nommés, leurs bourses ne leur permettant d’affréter les premiers.

Tout est question de pouvoir d’achat. Et sans justifier le recours à l’illicite, urge-t-il de l’expliquer, le comprendre et lui trouver une panacée qui l’éradiquerait, ne serait-ce que par souci, par humanisme. Notre question est de savoir si les pharmacies sont trop onéreuses pour faire fuir les malades qui se jettent sur les médicaments dits falsifiés. C’est dire donc que patients et pharmaciens n’en font en fait qu’a leurs poches, les premiers peinant à accéder aux médicaments et les pharmaciens souffrant de la concurrence des falsificateurs.

Combattre la banalisation du médicament doit mobiliser l’Ordre des pharmaciens pour juguler ce problème de santé publique.

L’initiative de Bamako ou médicaments génériques offre une réponse efficiente dans le rapport coût-efficacité, mais faudrait-il que le patient en soit informé sans même en faire la demande.

Car si pour une maladie bénigne, le patient est inondé de médocs et ainsi, délesté de ses sous, le tablier du coin de la rue ou le resquilleur de Keur Segn Bi trouveront toujours acheteur, tout comme le tradipraticien avec ses décoctions de feuilles et de racines. Car la qualité, le conditionnement et le juste dosage garantis par les officines ne sont pas parfois à hauteur des bourses des patients qui font de nécessité vertu. D’autant plus certaines règles basiques y sont aussi bafouées.

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