Le Conseil constitutionnel du Sénégal a le 10 octobre 2024 rejeté deux recours visant à invalider les candidatures de Barthélémy Dias et Ousmane Sonko pour les élections législatives du 17 novembre 2024. Ces recours avaient été déposés par les coalitions AND LIGUEY SUNU REW/AL.S et TAKKU WALLU SENEGAL. La première coalition contestait la candidature de Dias, tandis que la seconde ciblait celle de Sonko, toutes deux avec l’objectif d’empêcher leur participation aux élections.
Dans ses décisions, le Conseil constitutionnel a précisé les raisons pour lesquelles ces recours ont été jugés irrecevables. En effet, selon l’article LO. 182 du Code électoral, seul le Ministre chargé des élections est habilité à saisir le Conseil constitutionnel sur la question de l’inéligibilité des candidats. À défaut de cette saisine, la candidature est automatiquement acceptée. Par conséquent, les recours déposés par les mandataires des deux coalitions n’ont pas été considérés recevables, car ils ne provenaient pas de l’autorité compétente, à savoir la Direction générale des élections (DGE), rattachée au ministère de l’Intérieur.
Il est important de souligner que, bien que ces recours aient été rejetés, le Conseil constitutionnel n’a pas encore validé officiellement les candidatures pour les législatives. Cette instance, seule habilitée à statuer sur la validité des candidatures, n’a pas encore publié la liste définitive des candidats. En conséquence, Ousmane Sonko et Barthélémy Dias pourraient toujours voir leur candidature invalidée si des irrégularités sont constatées lors de l’examen final par le Conseil constitutionnel.
Ces recours avaient été initiés par des soutiens de l’ancien président Macky Sall, dans une tentative de contester la participation de figures majeures de l’opposition. Le Conseil constitutionnel a toutefois indiqué qu’il tranchera sur l’ensemble des candidatures avant la date prévue pour la publication des listes officielles. Les sept membres de cette juridiction devront donc déterminer d’ici la semaine prochaine quelles candidatures seront validées et quelles seront rejetées, notamment celles de Sonko et Dias.
Ainsi, bien que le Conseil constitutionnel ait rejeté les recours déposés par les deux coalitions, il conserve la pleine autorité de valider ou non les candidatures avant les législatives. La décision finale sur la participation d’Ousmane Sonko et de Barthélémy Dias reste donc en suspens, en attendant la publication des listes définitives.