Le perchoir du Conseil économique, social et environnemental (CESE) doit être un terrible ennui pour lui. Quelque respectable soit cette institution, son poids dans la marche du pays n’est pas plus important qu’une aile de moustique.
Idrissa Seck est plutôt obsédé par la Magistrature suprême. La Présidence est la véritable cour d’honneur de la République où l’on rencontre la vraie passion en politique. Contre toute attente, une acrobatie machiavélique l’avait propulsé à la tête dudit Conseil. Il s’y morfond.
Nul doute qu’il se demande aujourd’hui ce qu’il est venu faire dans cette galère. Lui aurait-on fait miroiter un dauphinat potentiel ? Mara s’est lourdement trompé en retournant sa veste avec autant de désinvolture et si peu de scrupule. Il a démontré qu’il pouvait être tordu comme ceux à qui il reprochait leur tortuosité. C’est l’arroseur arrosé.
Le 25 février 2024, il en sera à son 4ème coup d’essai pour avoir raté le rendez-vous pour être 4ème président du Sénégal. C’est le numéro 5 qui sera en jeu. Les rêves les plus longs ont toujours une fin. Notre Idy caresse toujours le fantasme d’endosser le costume. On se dit depuis quelques temps que les Sénégalais seraient peut-être bien avisés d’essayer un jour Idrissa Seck pour voir de quel bois il est fait. Le meilleur d’entre nous. Peut-être.
C’est ce que Chirac disait d’Alain Juppé en 1995. On n’est pas loin de le penser s’agissant d’Idrissa. Il est brillant. Il a de l’expérience. Contre les prophètes du malheur, il peut être un rempart. Dans la situation d’un pays malade comme le nôtre, il pourrait être un bon chirurgien, celui qui n’opère pas forcément. Il est couturé de fêlures.
Il n’est pas sorti indemne des chantiers de Thiès et de la prison. Dans la course qui s’ouvre, il a une longueur de retard. Il s’est quasiment fait harakiri en allant à la soupe où même les ministres issus de son parti finissent par le lâcher parce qu’ils se sont habitués aux délices du pouvoir. De ses coups tactiques, il se révèle perdant pour le moment avec les stigmates d’un blessé de guerre. Il peut panser ses plaies en livrant un bon diagnostic du Sénégal là où bien d’autres se vautrent dans les concours de banalités.
Par Assane Guèye