Noyade hôtel Radisson Dakar : Deux (2) agents condamnés à 1 mois de prison ferme

Cheikh Diaw et Mouhamed Ciss ont fait face au juge du tribunal des flagrants délits ce lundi 2 octobre 2023. Les deux agents de sécurité ont été interpellés le 22 septembre suite au cas de noyade d’une fillette à l’hôtel Radisson blue. Poursuivis pour les faits d’homicide involontaire, les deux prévenus ont écopé d’un mois d’emprisonnement ferme.

Des cas recurrents…

La série de noyade à l’hôtel Radisson alimente la toile récemment. La dernière remonte au 17 septembre dernier où une fillette s’est noyée avant de perdre la vie trois jours après. Lors d’un brunch dominical organisé par l’établissement hôtelier, Ramatoulaye Bâ profitait de la piscine comme la majeure partie des enfants. La victime qui aurait dépassé la partie réservée aux adultes a été rappelée à l’ordre par Mouhamed Cissé et Cheikh Diaw, chargés de la sécurité des baigneurs. Hélas, à cause d’une fine distraction des deux sécurités, la petite fille dépasse la ligne rouge lors de sa deuxième tentative. Dès que Mohamed s’est rendu compte que l’enfant est au fond de l’eau, il a avisé son coprévenu qui l’a extrait de l’eau. Mais c’était déjà trop tard. Elle était en syncope, elle s’est noyée dans la piscine. Les responsables de SOS médecin ont essayé de réanimer la victime pendant 40 minutes. Elle a été évacuée à l’hôpital Fann où elle est décédée trois jours après.

Des faits

Au regard des faits, une enquête a été ouverte par la police de point E. Cheikh Diaw et Mouhamed Cissé ont été interpellés et écroués à la prison le 22 septembre. Poursuivis pour les chefs d’homicide involontaire, ils ont été présentés au juge du tribunal des flagrants délits le lundi 2 octobre 2023. Marié et deux enfants, le premier nommé reconnaît sa présence au moment des faits. «C’est mon coprévenu qui l’a constaté. Dès qu’il m’a avisé, j’ai extrait l’enfant de l’eau. Notre travail consiste à assurer la sécurité des baigneurs. Avant l’arrivée des secours, l’enfant était en vie. Elle est décédée trois jours après son évacuation à l’hôpital», se défend-t-il, renseigne Actusen. Père de famille et domicilié à Grand Dakar, Mohamed Cissé renseigne que «l’enfant avait mangé avant de rentrer dans la piscine».

La loi

Considérant la constance des faits, le substitut du procureur requiert l’application de la loi pénale. Me Serigne Amadou Mbengue pour les intérêts de Mouhamed Cissé sollicite la clémence du tribunal. En effet, le sieur qui est sous mandat de dépôt a perdu son père. Il n’a pas pu assister aux funérailles. De son avis, ils ont tout fait pour sauver la fille. Dès que Mohamed s’est rendu compte que l’enfant est au fond de l’eau, il a avisé son coprévenu qui l’a extrait de l’eau. «Ça ne paraît pas injuste de retenir la responsabilité des prévenus. Autre Chose, Il y a un tableau qui indique aux parents de se prémunir d’une bouée de sauvetage où était la maman de l’enfant ?», s’interroge la robe noire qui juge anormal d’imputer cette noyade à ces prévenus.

« La piscine n’est pas soumise à une obligation de surveillance »

Son confrère, Me Amadou Diallo plaide le renvoi de son client à des fins de poursuites car les prévenus n’ont été négligents. Ils l’ont sauvée c’est pourquoi elle est décédée trois jours plus tard. Après avoir accompli leur devoir vis-à-vis de la victime, d’autres personnes sont intervenues dans la procédure. On ne peut pas, sur la base de cet événement malheureux, retenir la culpabilité des prévenus. «L’employeur des prévenus a indiqué lui-même que la piscine n’est pas soumise à une obligation de surveillance. Juridiquement ils ne se reprochent rien», ajoute-t-il.

Cependant, le tribunal a retenu coupable Cheikh Diaw et Mouhamed Cissé des faits d’homicide volontaire. Les deux agents sont condamnés à un mois d’emprisonnement ferme.

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