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Affaire de la « pharmacie noire» au Point-E : Cod in Africa, la face cachée d’une mafia pharmaceutique

Une véritable industrie illégale de la vente de produits médicaux et aphrodisiaques a été démantelée au cœur de Dakar. L’entreprise Cod in Africa, qui opérait discrètement depuis le quartier du Point-E, se révèle aujourd’hui comme une nébuleuse bien rodée, échappant à tout contrôle sanitaire.

Dans le viseur des autorités : un réseau international impliquant des ressortissants togolais, marocains, tchadiens et sénégalais. Parmi eux, Badagbon Crépin, Madina Amélia Ndour, Yahya Outnouamar, Aïssatou Dieng et Awa Samoura ont été déférés au parquet pour des infractions graves : association de malfaiteurs, trafic illicite de produits médicaux, exercice illégal de la pharmacie, blanchiment de capitaux, tentative de corruption et mise en danger de la vie d’autrui.

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C’est à la suite d’une enquête de la Division spéciale de la cybersécurité (DSC) que le pot aux roses a été découvert. Des publicités douteuses de produits aphrodisiaques et compléments alimentaires, relayées sur les réseaux sociaux via des groupes privés et messageries instantanées, ont mis la puce à l’oreille aux enquêteurs.

Une descente à Fass Delorme, non loin de l’Université Amadou Hampâté Bâ, permet l’interpellation des premiers suspects. Les aveux s’enchaînent. Cod in Africa opérait sans aucune autorisation légale, important ses produits de Dubaï, du Maroc et de Chine, avant de les écouler sur le marché sénégalais à travers un circuit parallèle.

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Une perquisition dans les locaux et domiciles des mis en cause a permis la saisie d’un important stock de médicaments non homologués, de téléphones portables, d’ordinateurs, et même de biens de consommation divers. La somme de 17.986.000 Fcfa, produit de la vente, a été remise à Yahya Outnouamar pour être transférée au mystérieux directeur général, un certain Ayoub, resté hors de portée de la justice pour le moment.

Les déclarations recueillies montrent une chaîne bien structurée : Madina Ndour gérait les confirmations de commandes, Aïssatou Dieng s’occupait de la livraison, et Awa Samoura, du stockage. Tous affirment n’avoir qu’un rôle d’exécutants, obéissant aux ordres venus « d’en haut », mais leur implication dans un système opaque, sans aucun respect des normes sanitaires, est évidente.

Le rapport de l’Agence sénégalaise de régulation pharmaceutique (ARP) est sans appel : les produits saisis ne disposent d’aucune autorisation de mise sur le marché et présentent un risque grave pour la santé publique. Certains clients ont même signalé des effets indésirables, et les tentatives de remboursement, fréquentes, laissent entrevoir un taux élevé d’insatisfaction ou de complications sanitaires.

Derrière l’image d’une simple entreprise de livraison se cache donc une véritable mafia pharmaceutique, opérant en toute illégalité, avec une structure tentaculaire et des ramifications internationales. L’affaire Cod in Africa met à nu les failles de la surveillance du commerce pharmaceutique en ligne au Sénégal, et appelle à un renforcement urgent des contrôles et de la traçabilité des produits de santé.

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Un commentaire

  1. Dya

    Et la présomption dans tout cela 😡😡. De source sûre elles ont été embauchées sans connaître de quoi ils s’agissaient. Elles n’ont même pas d’exemplaires de contrat. Elles se sont fait tout bêtement fait avoir.


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