Depuis la Belgique, où il séjourne pour des raisons médicales, le président congolais Félix Tshisekedi a formulé de graves accusations contre son prédécesseur Joseph Kabila. Il l’accuse de fomenter une insurrection en collaboration avec un mouvement rebelle proche du M23.
Lors d’une interview diffusée dans la nuit de mardi à mercredi, Félix Tshisekedi a affirmé que Joseph Kabila ‘prépare une insurrection’ et qu’il a des liens étroits avec l’Alliance Fleuve Congo (AFC), un mouvement politico-militaire qui inclut la rébellion du M23.
Tshisekedi a précisé que ‘l’AFC, c’est lui’, sans donner davantage de détails au cours de son entretien à la radio congolaise Top Congo, en Belgique.
En décembre dernier, Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale de RDC, avait annoncé la création de l’Alliance Fleuve Congo avec le M23, une rébellion soutenue par le Rwanda et active dans la province du Nord-Kivu.
Joseph Kabila avait accédé au pouvoir en 2001 suite à l’assassinat de son père, Laurent-Désiré Kabila, qui avait lui-même renversé l’ex-dictateur Mobutu Sese Seko en 1997.
En janvier 2019, Kabila avait cédé le pouvoir à Félix Tshisekedi après une élection présidentielle controversée en décembre 2018, marquant la première transition pacifique de pouvoir depuis l’indépendance de la RDC en 1960.
Cette transition avait été suivie de deux ans de cogestion conflictuelle, jusqu’à ce que Tshisekedi rompe avec le clan politique de Kabila. Depuis, Joseph Kabila est resté discret et n’a pris aucune position publique sur les affaires du pays.
Mi-mars, Jaynet Kabila, sœur jumelle de l’ex-président, a été auditionnée par le service de renseignement militaire de la RDC. Quelques jours auparavant, le siège de la Fondation Mzee Laurent-Désiré Kabila, présidée par Jaynet Kabila, avait été perquisitionné par le renseignement militaire.
Plusieurs membres du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) de Joseph Kabila ont rejoint l’AFC et attendent le verdict d’une cour militaire à Kinshasa, où ils risquent la peine de mort.
En décembre 2023, des élections générales ont eu lieu, mais ont été boycottées par le camp Kabila. Félix Tshisekedi a été réélu avec plus de 73% des voix lors d’une élection accusée par l’opposition de comporter une ‘multitude d’irrégularités’.
