Le paysage politique de la République Démocratique du Congo est sous tension après des accusations lancées par Augustin Kabuya, chef du parti présidentiel UDPS. Samedi dernier, il a ouvertement accusé l’ex-président Joseph Kabila de soutenir les insurgés du M23 dans le conflit au Nord-Kivu. La situation s’est envenimée avec la défection de certains jeunes cadres du parti de Kabila, dont l’ex-président de la commission électorale, Corneille Nangaa, vers les rangs de la rébellion.
Le ton de Kabuya n’a laissé place à aucune ambiguïté lorsqu’il a affirmé que Kabila avait quitté le pays de façon clandestine. De plus, l’ex-président serait impliqué dans le financement et l’approvisionnement logistique des rebelles selon Kabuya. Ces propos ont déclenché une véritable tempête dans le camp de l’ancien président, où l’on qualifie les déclarations de Kabuya de « graves » et « irresponsables », touchant même à la démence selon eux.
Face à ces controverses, les partisans de Kabila accusent l’UDPS de détourner l’attention pour masquer ses propres échecs à la tête de l’État. Alors que l’entourage de Kabila envisage une action en justice pour diffamation, nul ne sait encore si cette menace se concrétisera. Une chose est sûre, cette querelle politique ne fait qu’accroître les tensions dans une région déjà fortement déstabilisée par le conflit.