« Vous avez fait le TER, mais vous risquez de rater le train de l’histoire… » (Par Thierno Diop)

Nelson Mandela n’est pas entré dans l’Histoire par le train express de quelques réalisations au plan économique et social. Il a renoncé à la prochaine élection pour penser aux prochaines générations.

La grandeur d’un homme d’Etat ne se mesure pas à l’aune de son bilan matériel, cette grandeur s’édifie sur le bilan immatériel, moral, qu’on laisse à la postérité.

Le rendez-vous avec l’Emergence projeté en 2035 peut être retardé par les querelles politiciennes. Le Sénégal souffre d’une crise multiforme : une crise économique aux causes structurelles depuis les années 70, une crise alimentaire aggravée par la propre consommation des pays producteurs, une crise sanitaire avec le Coronavirus. A ces crises, reliées à des chocs exogènes, l’on ne doit pas ajouter le poids d’une crise politique.

La préservation de la stabilité du pays de la Teranga postule en pré-condition le départ de Macky Sall en 2024. Seule une respiration démocratique peut aider à atténuer les effets de cette bombe sociale à retardement. Les théoriciens du 3e mandat excipent de la Ceinture de Feu, avec la crise au Mali, et ailleurs dans la sous-région, pour soutenir que Macky doit continuer à diriger le Sénégal. On ne saurait résoudre un problème avec le mode de pensée qui l’a engendré. Si le Mali était mieux gouverné que le Sénégal, il ne connaitrait pas cette crise, qui amplifie les antagonismes communautaires et pour se passer de l’effet de contagion, le Sénégal doit impérativement connaitre une meilleure gouvernance.

Aujourd’hui, Macky Sall est entouré par les mêmes rentiers qui avaient perdu Abdou Diouf et Abdoulaye Wade. Ces derniers ne lui donneront pas des conseils sages. Ils vont, pour préserver leurs lucre et luxe, lui demander de rester au pouvoir. Et s’il perd le pouvoir, en quittant le palais par la petite porte, ils vont rejoindre son successeur, toute honte bue. J’aime bien Monsieur Macky Sall, je ne lui souhaite pas cette humiliation. Hélas, Jupiter commence par rendre fou celui qu’il veut bien perdre !

Par Thierno Diop, journaliste

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