Violences post-électorales au Gabon: 26 personnalités retenues au Qg de Ping

La situation au Gabon et dans sa capitale Libreville reste particulièrement volatile ce jeudi soir 1er septembre. Côté politique, c’est le statu quo : le camp Bongo, proclamé vainqueur, refuse un recomptage des voix bureau par bureau, comme le demande avec insistance la communauté internationale.

Côté opposition, on ne décolère pas, selon Rfi. Les affrontements qui se succèdent ont fait plusieurs morts et des personnalités proches de Jean Ping sont toujours aux mains des forces de l’ordre dans son QG. Les réseaux sociaux sont partiellement bloqués. Dans une brève allocution cet après-midi, le président Bongo a rejeté la responsabilité de la situation sur l’opposition. La nuit dernière, un assaut des forces de sécurité a été donné sur le QG de Jean Ping. Voici le fil des principaux événements.

L’opposition gabonaise affirme que six de ses leaders ont été arrêtés, dont René Ndemezo’o Obiang, directeur de campagne de Jean Ping. Elle appelle ses partisans à manifester en fin de journée.

Internet et les réseaux sociaux fonctionnent difficilement. Depuis le 28 août, la capacité de la bande passante a été réduite. Par ailleurs, près d’un millier d’interpellations ont eu lieu dans le pays depuis mercredi soir, selon les autorités.

Douze heures après l’assaut des forces de sécurité sur le quartier général du candidat d’opposition, il reste donc 26 personnes précisément dans l’enceinte. Elles sont retenues par les gendarmes et les forces de défense. Elles reçoivent ni soin, ni nourriture. Il s’agit de collaborateurs de Jean Ping ainsi que de personnalités politiques, et pas des moindres : y sont notamment l’ancien vice-président gabonais Didjob Divungui Di Ding, le président du parti Union nationale Zacharie Myboto, le directeur de campagne René Obiang, le secrétaire exécutif adjoint de l’UN Paul-Marie Gondjout et son épouse, etc (cf liste diffusée par Jean Ping).

L’assaut des forces de sécurité a fait deux morts : le premier est décédé dans la nuit, son corps a été emmené dans une ambulance ; la dépouille du second défunt est restée sur place jusqu’à 14h avant d’être enlevée par une société de pompes funèbres.

Ces 26 personnes disent avoir parlé avec les gendarmes qui leur auraient annoncé un transfert vers la gendarmerie de Gros-Bouquet pour être entendues, mais pour l’instant rien ne bouge malgré les demandes répétées de libération. En effet, aucun ne veut passer une nouvelle nuit dans cette bâtisse rendue invivable, saccagée, les portes fracassées, les mobiliers, les sanitaires cassés, le sang des blessés encore par terre. «Nous sommes séquestrés, estime Zacharie Myboto. On nous prive de nos libertés de façon arbitraire. » « Aucun motif ne nous impose d’être séquestrés dans une résidence privée », ajoute de son côté Didjob Divungui Di Ding. Les 26 ont remis aux forces de l’ordre une liste avec leurs identités et leurs coordonnées pour pouvoir sortir, rentrer chez elles et se faire entendre. Elles affirment avoir saisi le ministre de la Défense. « La nuit a été effroyable, on ne veut pas en passer une de plus ici », a conclu Zacharie Myboto.

 

 

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