Vers une nouvelle bataille judiciaire entre l’ENA et les agents de l’Etat ayant réussi au concours direct

Après avoir remporté une victoire judiciaire importante contre la décision de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) qui avait acté leur retrait des listes des candidats autorisés à se présenter au concours direct d’entrée à la même école, dix-neuf (19) agents de l’Etat ayant réussi audit concours très sélectif se voient refuser leur inscription et leur participation à la formation.
Regroupés devant le centre Culturel Blaise Senghor, ces bonnes graines apirant à être de hauts cadres de l’administration cogitent sur la stratégie à mettre en oeuvre pour apporter une réponse adéquate à ce refus de l’Ena de les prendre en compte. Ce qu’ils considèrent comme une illégalité mais surtout une rupture d’égalité par rapport à leurs camarades qui ont démarré les cours depuis ce mardi 17 mai 2022.
Interrogé sous le couvert de l’anonymat, l’un d’eux signale : « Nous avons réussi au concours direct et jusqu’à présent, l’Ena refuse de nous accueillir au motif que notre situation est irrégulière ce, malgré une décision de justice à notre faveur et des instructions très claires du Secrétaire général du Gouvernement, Abdou Latif Coulibaly, demandant une saisine de nos administrations pour la prise en compte de nos différents profils.
En effet, le DG de l’Ena fait semblant de régler notre situation mais en réalité son seul objectif est de jouer au dilatoire pour au finish nous retirer de la liste des admis du concours direct. Il nous a déjà fait la menace lors de l’Amphi de rentrée tenu le 26 avril 2022 en faisant référence à l’article 40 du décret portant création de l’Ena. »
En tout cas, très déterminés, ces agents de l’Etat ne comptent pas reculer. « Rien n’empêche à l’Ena de nous laisser nous inscrire et suivre les enseignements en attendant que notre situation soient gérées par nos administrations d’origine et la fonction publique. Aujourd’hui, certains d’entre nous ont démissionné pour se mettre a la disposition de l’Ena, d’autres ont reçu des demandes d’explications pour abandon de poste. Ce qui est regrettable!
D’ailleurs, pourquoi l’Ena ne peut faire fi de notre situation d’agents de l’Etat et nous considérer comme des administrateurs civiles stagiaires ou Secrétaires d’administration stagiaires comme le prévoient les articles 53 et 54 du décret ? Pourquoi le Dg de l’Ena s’entête à vouloir nous retirer de la liste des admis?
Quel est l’intérêt de nous remplacer avec des candidats sur la liste d’attente où il y d’autres agents de l’Etat ? »
Autant de questions auxquelles nous n’avons aucune réponse Valable. »
Pour rappel, ces agents de l’Etat ont été retirés des candidats admis à se présenter aux coucours directs de l’Ena avant d’être réintégrés à la faveur d’une décision de la Cour Suprême. Maintenant déclarés admis définitivement à ces concours directs, ils n’excluent pas d’engager une nouvelle bataille judiciaire, si le DG de l’Ena, Cheikh Awa Balla Fall et le SGG Abdou Latif Coulibaly s’entêtent à vouloir les empêcher de subir leur formation. D’ailleurs, on se demande quel sera le sort de ceux qui ont déjà démissionné de leur poste? En tout cas, ça sent le roussi dans ce contexte politique très complexe.
Le Dg de l’Ena Cheikh Awa Balla Fall se croit être centre du monde. Il est naturellement comme ça. Dans sa tête, il se croit être le Président de la République. Il doit être recadré fermement !
Combien de fois des décisions de justice ont été ignorées ou foulées au pied par le pouvoir en place ou par un de ses affidés ? C’est l’une des preuves patentes de la faiblesse de la justice sénégalaise face à cette cohorte de parvenus qui croient qu’ils ne céderont jamais la place.
On leur a autorisé de faire le concours, ils l’ont réussi et on leur refuse l’accès à l’école malgré une décision de justice. Bizarre.