Uruguay : Décès de l’ancien président José « Pepe » Mujica à 89 ans
L’ancien président de l’Uruguay, José « Pepe » Mujica, s’est éteint à l’âge de 89 ans. Celui qui était connu pour son mode de vie humble et son engagement socialement progressiste luttait depuis plusieurs semaines contre un cancer en phase terminale. C’est le président actuel de l’Uruguay, Yamandú Orsi, qui a annoncé son décès ce mardi.
Dans un message émouvant sur la plateforme X, Orsi a déclaré : « C’est avec une profonde douleur que nous annonçons le décès de notre camarade Pepe Mujica. Président, militant, figure guide, force motrice. Tu vas nous manquer, cher vieux. Merci pour tout ce que tu nous as enseigné et pour ton amour profond envers ton peuple. »
Né le 20 mai 1935, Mujica fut l’un des cofondateurs du Mouvement de libération nationale-Tupamaros (MLN-T) dans les années 1960. Ce groupe de guérilla urbaine s’inspirait fortement de la révolution cubaine. Capturé en 1970, il s’évade avant d’être à nouveau arrêté deux ans plus tard. Mujica a passé 13 années en détention, où il a subi la torture et des conditions inhumaines avant sa libération en 1985 grâce à une loi d’amnistie, marquant la fin de la dictature militaire en Uruguay.
Avant d’accéder à la présidence, Mujica a été député et sénateur. En 2005, il devient ministre de l’Élevage, de l’Agriculture et de la Pêche dans le premier gouvernement du Frente Amplio, la coalition de gauche uruguayenne. Lors de son mandat présidentiel entre 2010 et 2015, l’économie uruguayenne a connu une croissance annuelle moyenne de 5,4 %, avec une réduction de la pauvreté et un taux de chômage bas. Il a quitté ses fonctions avec près de 70 % de popularité, selon les sondages.
La renommée de « Pepe » Mujica s’étendait bien au-delà de l’Uruguay. Il incarnait un leadership humble et atypique, se faisant connaître pour ses politiques progressistes comme la légalisation de l’avortement, du mariage homosexuel, et du cannabis. Il s’illustre aussi par son engagement pour accueillir des réfugiés afghans et ses critiques contre le consumérisme et les inégalités mondiales. Mujica vivait dans une maison modeste à la périphérie de Montevideo avec son épouse Lucía Topolansky, préférant cette simplicité au faste du palais présidentiel.
Le décès de Mujica a déclenché une vague mondiale d’hommages. Connu pour sa légendaire Volkswagen Coccinelle bleue et ses habits simples, il a continué sa vie en reversant une majorité de son salaire présidentiel aux plus démunis et aux petites entreprises. Ces faits marquants ont été rapportés par nos confrères d’Anadolu dans leur compte-rendu.
