Ancien inspecteur et fin connaisseur de l’administration, Ibrahima Samb tire la sonnette d’alarme sur les blocages structurels qui freinent le développement du Sénégal. Pour lui, les grèves récurrentes dans l’éducation et la santé traduisent un mal plus profond : l’incapacité du pays à sortir d’un cycle de perturbations chroniques.
Inspecteur du Travail à la retraite et consultant engagé pour la paix sociale, Ibrahima Samb appelle à préserver l’esprit du Pacte de stabilité sociale signé le 1er mai dernier. Pour lui, ce texte constitue un engagement fort, né de la volonté partagée des partenaires sociaux et du patronat de pacifier le climat social au Sénégal.
« Le Pacte de stabilité sociale vise à stabiliser l’espace social et à favoriser la restauration d’une paix durable », explique-t-il mardi sur rfm. Mais il précise aussitôt : « Cela ne signifie pas que les syndicalistes renoncent à leur droit de grève. Ce droit demeure, dans le cadre des règles établies par la loi. »
M. Samb alerte sur la fragilité des secteurs clés, minés selon lui par des tensions récurrentes : « Nos gouvernants rencontrent de sérieuses difficultés à pacifier les espaces scolaires, universitaires et sanitaires. Il faut du matériel, de la volonté et un véritable engagement. »
Militant de longue date du dialogue social, il insiste sur l’importance d’un climat propice à la création d’emplois et de richesses :
« Le pacte est le fruit d’un engagement librement consenti. Il est essentiel pour créer un environnement favorable à l’investissement et au progrès. »
Mais cette dynamique reste menacée, avertit-il. « Le Sénégal est un pays sous-développé, classé parmi les moins avancés. Chaque année, les grèves et perturbations paralysent des secteurs comme l’éducation et la santé. » D’où la nécessité, selon lui, de rompre avec ce cycle.
Pour l’ancien inspecteur du travail, il est temps de renouer avec la concertation :
« Il faut sortir de cet environnement infernal, trouver des compromis, contenir les excès et renforcer les espaces de dialogue sectoriel. »
Et de conclure :
« Avant d’en arriver à la grève, il y a des responsabilités à prendre. C’est une exigence pour le bon fonctionnement de la paix sociale et civile. »