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Tunisie : Arrestation de l’avocat Ahmed Souab sur fond d’accusations terroristes

Tunisie : Arrestation de l’avocat Ahmed Souab sur fond d’accusations terroristes

Les autorités tunisiennes ont procédé à l’arrestation d’Ahmed Souab, avocat et ancien juge du Tribunal administratif. Cette arrestation a eu lieu le lundi 21 avril et s’inscrit dans le contexte d’accusations de complot contre la sûreté de l’État. Souab est également membre du comité de défense des personnalités accusées dans cette affaire. Selon Me Sami Ben Ghazi, qui a publié l’information sur Facebook, l’arrestation a été accompagnée d’une perquisition à son domicile.

Ahmed Souab a été conduit au siège de l’Unité nationale d’enquête sur les crimes terroristes, situé dans la caserne de Bouchoucha à Tunis. Une interdiction temporaire de contact avec ses avocats a été imposée pour une durée de 48 heures, conformément à la loi antiterroriste. Selon l’agence tunisienne TAP, le juge d’instruction du Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme a décidé de le placer en garde à vue. Ces informations ont également été relayées par nos confrères de Anadolu.

Une information judiciaire a été ouverte visant Ahmed Souab pour plusieurs infractions à caractère terroriste et crimes connexes. Cette décision découle de la diffusion d’une vidéo montrant Souab tenant des propos sujet à controverse lors du procès sur le complot contre la sûreté de l’État. La vidéo, partagée sur les réseaux sociaux, suggère que le président de la chambre aurait lui-même des pressions, symbolisées par un geste de Souab mimant un couteau sous la gorge.

Dans le cadre de cette affaire, la chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme à Tunis a prononcé des peines sévères à l’encontre de 40 accusés. Les sentences varient de 4 à 66 ans de prison, avec plusieurs accusés vivant à l’étranger. Le verdict a été vivement critiqué par des organisations non-gouvernementales et des avocats de la défense, qui y voient une politisation de la justice. Le comité de défense, auquel appartient Souab, a rejeté le jugement, arguant d’un manque de garanties pour un procès équitable, comme rapporté par Anadolu.

Ce contexte judiciaire tendu s’inscrit dans un climat de tensions exacerbées en Tunisie, surtout depuis que le président Kaïs Saïed a adopté des mesures d’exception en juillet 2021. Les autorités tunisiennes, tant judiciaires qu’exécutives, n’ont pas encore commenté publiquement le verdict. Cependant, le procureur de la République a souligné que les charges retenues incluent des complots contre la sûreté de l’État et d’autres délits liés au terrorisme.

Pour mémoire, le président Kaïs Saïed avait accusé, dès février 2023, certains des accusés d’être à l’origine de crises économiques et sociales en Tunisie, notamment celles liées à la pénurie de produits de base. Les condamnations prononcées dans cette affaire incluent plusieurs figures politiques et personnalités publiques, dont les peines varient considérablement.

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