Dans une interview au Wall Street Journal, le futur président se dit ouvert à une levée des sanctions contre la Russie et affirme qu’il pourrait revenir sur la politique américaine au sujet de Taïwan, en vigueur depuis près de quarante ans.
“Trump ouvert à un virage sur les sanctions russes et sur la politique ‘d’une seule Chine’”, titre The Wall Street Journal qui publie ce 14 janvier une interview avec le futur président américain. Une interview dans laquelle Donald Trump “signale qu’il est prêt à utiliser n’importe quel levier à sa disposition pour réajuster la relation des Etats-Unis avec leurs deux plus grands rivaux”, résume en sous-titre le quotidien américain.
Sur le dossier russe, Trump a indiqué qu’il maintiendrait “au moins pour un certain temps” les sanctions imposées à la Russie par le gouvernement de Barack Obama fin décembre, en réponse aux piratages par lesquels Moscou aurait cherché à influencer l’élection présidentielle américaine selon le gouvernement sortant. Cependant, ajoute The Wall Street Journal, Trump a laissé entendre qu’il pourrait supprimer ces sanctions si la Russie coopère avec Washington sur la lutte contre le terrorisme et sur d’autres dossiers. “Si on s’entend et si la Russie nous aide vraiment, pourquoi quiconque voudrait-il avoir des sanctions si quelqu’un fait des choses vraiment bien ?” a déclaré le futur président.
Trump a toujours dit qu’il souhaitait une amélioration des relations russo-américaines. Ses liens avec Vladimir Poutine ont fait l’objet de nombreuses interrogations durant la campagne présidentielle américaine et au-delà – des questions relancées ces derniers jours par la publication de notes faisant état de supposées rencontres entre l’entourage de Trump et des responsables russes pendant la campagne.
Taïwan comme moyen de pression sur Pékin
C’est peut-être sur la Chine que les déclarations de Donald Trump au Wall Street Journal sont les plus frappantes. Le futur chef d’Etat a indiqué qu’il ne s’engagerait à respecter l’accord avec Pékin de non-reconnaissance diplomatique de Taïwan – la ligne selon laquelle il n’y a “qu’une seule Chine” – que lorsqu’il constaterait des progrès dans les pratiques commerciales de la Chine et dans la gestion de sa monnaie. “Tout est en négociation, y compris ‘Une seule Chine’”, a-t-il fait savoir.
Le futur président a accusé Pékin à de multiples reprises de manipuler le cours de la monnaie chinoise, le yuan.
Comme le rappelle le journal, la Chine considère Taïwan comme une province sécessionniste depuis l’établissement sur ce territoire du gouvernement du Kuomintang en 1949. L’engagement de Washington à ne plus entretenir de liens officiels avec Taïwan était une condition du rétablissement des relations diplomatiques entre Washington et Pékin en 1979.
Début décembre, Trump avait déjà provoqué l’inquiétude des autorités chinoises en acceptant de répondre à un appel téléphonique de la présidente taïwanaise qui souhaitait le féliciter après son élection.
Un rapprochement avec la Russie déjà en marche ?
En parallèle de la publication de cette interview au Wall Street Journal, The Washington Post affirme ce samedi que les Etats-Unis (ou plutôt le futur gouvernement Trump) auraient été finalement invités à participer aux pourparlers sur la Syrie prévus ce mois-ci avec la Russie, la Turquie et l’Iran. L’invitation aurait été transmise au conseiller désigné de Trump à la sécurité nationale, Michael Flynn, par l’ambassadeur russe à Washington. Ce serait pour le journal “la première indication d’une coopération renforcée entre Etats-Unis et Russie”. Un signe d’autant plus fort que le gouvernement Obama avait été ostensiblement exclu de ces discussions sur l’avenir de la Syrie.
Avec courrierinternational.com