Tragédie dans les Balkans : Des migrants décèdent en traversant la rivière Drina
Jeudi 22 août, plusieurs migrants ont perdu la vie en tentant de traverser la rivière Drina, qui sépare la Serbie de la Bosnie. Originaires d’Égypte et de Syrie, ces personnes cherchaient à rejoindre la Bosnie-Herzégovine pour ensuite accéder à l’espace Schengen. Parmi les victimes se trouvaient une mère et son bébé de 9 mois.
Un canot transportant 25 migrants s’est renversé vers 5 heures du matin, causant cette tragédie. Les migrants tentaient d’éviter les postes frontières établis sur les ponts reliant les deux rives. Le bilan est lourd : la police serbe a repêché huit corps, dont une mère et son bébé de 9 mois, tandis que deux autres corps ont été retrouvés du côté bosniaque. Les victimes étaient de nationalités syrienne et égyptienne. Les autres passagers et le passeur ont survécu.
Depuis environ deux ans, les autorités serbes et bosniennes récupèrent fréquemment des corps de migrants le long des berges. Bien que la police parvienne parfois à empêcher des traversées clandestines, de nombreuses traversées passent inaperçues. La Drina est devenue une nouvelle route migratoire à travers les Balkans, notamment depuis que la frontière hongroise est devenue quasiment infranchissable en raison des clôtures de barbelés érigées par le Premier ministre hongrois, Viktor Orban. Une fois en Bosnie, les migrants tentent de passer en Croatie, entrant ainsi dans l’espace Schengen en traversant de denses forêts à la frontière.
La rivière Drina, bien que semblant calme et peu profonde, peut s’avérer très dangereuse. La profondeur passe brusquement à environ cinq mètres au milieu, et des courants peu visibles mais puissants compliquent la traversée. La température froide de l’eau augmente également le danger, même pour des nageurs expérimentés.
Cette année, la police serbe a instauré des patrouilles nocturnes le long des berges pour tenter de réduire le nombre de traversées clandestines. Cependant, la surveillance demeure difficile en raison de la nature sauvage et boisée des berges de la Drina. La rivière, sinueuse et non navigable autrement qu’en canot léger, rend la tâche des autorités encore plus complexe.