Trafic faunique au Sénégal : quand la loi encourage le braconnage…
Le Sénégal fait face à une problématique majeure en matière de protection de sa faune. Le Code de la chasse et de la protection de la faune, datant de 1986, ne considère pas le trafic d’espèces comme une infraction grave. Cette lacune juridique entraîne des sanctions peu dissuasives pour les trafiquants, qui semblent peu craindre les peines de prison.
Le capitaine Abdoulaye Ndiaye dénonce l’obsolescence de ce code, entraînant une augmentation des récidives. Selon lui, les sanctions légères expliquent la persistance du trafic, souvent limité à quelques semaines de détention.
Des arrestations récentes illustrent la situation : un ressortissant burkinabé a été condamné à un mois de prison pour possession de dépouilles d’animaux protégés. Un autre trafiquant, d’origine malienne, a reçu une peine similaire pour commerce illégal d’espèces protégées.
Le parc national de Niokolo-Koba, classé au patrimoine mondial, subit lui aussi la pression de braconniers. Des études récentes alertent sur le développement du braconnage dans cette réserve, mettant en danger sa biodiversité unique.
Les autorités peinent à combattre le phénomène, les frontières poreuses et le manque de formation des surveillants rendant la tâche complexe. Le manque d’équipement est également un frein significatif à une surveillance efficace.
Le gouvernement a tenté de moderniser la Direction des Eaux et Forêts, mais des soupçons de corruption pèsent sur les contrats passés pour l’acquisition de matériel.
Face à cette situation, experts et chercheurs soulignent la nécessité de réviser le Code de la chasse. Tandis qu’une réforme est en cours, le pays développe une stratégie nationale pour lutter contre la criminalité liée à la faune, visant à renforcer les sanctions et à protéger efficacement ses ressources naturelles.
Alors pourquoi avoir choisi d’acheter des armes à coups de milliards ?