Témoignage du Lieutenant-colonel Paul Marty sur Seydina El Hadj Malick Sy

Témoignage du Lieutenant-colonel Paul Marty sur Seydina El Hadj Malick Sy

Le Lieutenant-colonel Paul Marty (1882 – 1938) est un officier supérieur, spécialiste du renseignement auprès des chefs religieux du Sénégal et de la Mauritanie, un administrateur colonial, un interprète, fin connaisseur de la langue arabe.

La caractéristique de la Zaouïa de Tivaouane, c’est qu’elle constitue une véritable université populaire.

Elle a formé une quantité considérable de maîtres d’école coraniques qui se sont répandus à travers le Bas Sénégal, ont formé à leur tour une nouvelle pléiade de maîtres et ont ainsi contribué à répandre largement les rudiments de l’enseignement musulman.

Les élèves et talibés d’Al-Hadj Malick ne sont pas en général plus instruits que ceux des autres marabouts, mais ils sont plus nombreux à savoir quelque chose.

La clientèle du Cheikh de Tivaouane est surtout une clientèle de petits marabouts, propagateurs d’instruction à la planchette,

Ces résultats cadrent bien avec la haute culture intellectuelle du Cheikh.

L’enseignement d’Al-Hadj Malik est d’abord ambulant, puis fixé à Ndiarné et enfin, définitivement implanté à Tivaouane, cœur du Cayor, a été un des gros facteurs de la diffusion de la science coranique, et partant, un agent de plus intense islamisation, au Sénégal, pendant le dernier quart de siècle.

L’INFLUENCE D’AL-HADJ MALIK.

L’influence exercée par Al Hadj Malick s’étend à tout le Sénéga, sauf pourtant aux régions du Haut-Fouta toucouleur.

Elle est particulièrement sensible dans tout le Bas Sénégal, de Saint-Louis au Saloum.

Ce marabout paraît être à l’heure actuelle, le Cheikh religieux le plus important et le plus considéré de la colonie, comme il en est le plus lettré et le plus sympathique.

Beaucoup de points litigieux en matière religieuse, morale ou culte, lui sont soumis.

C’est lui notamment qui, s’il y a doute, fixe le jour de l’ouverture ou de la rupture du jeûne pour le Ramadan.

Dans beaucoup de mosquées de la colonie, on entend les fidèles chanter aux heures de la prière, les cantiques ou pieux récitatifs de prose rythmée ou de vers qu’il a composés.

TIVAOUANE

A Tivaouane même, Al Hadj Malik est considéré par les indigènes de l’escale, comme leur marabout par excellence.

C’est lui qui, les vendredis et les jours de fête, vient à la mosquée publique présider la prière solennelle et faire en ouolof le prône accoutumé.

Les autres jours, il préside la prière dans la mosquée de son ordre, et c’est le deuxième imam, Atou Ndiaye Ouolof de Rufisque, qui remplit ces fonctions à la mosquée publique.

C’est encore lui qui, dans les occasions solennelles, est appelé à faire les prières des morts.

La Zaouïa des Tidianïa Malikïa, la sainteté du maître, la renommée des études, l’affluence des pèlerins, sont l’orgueil des indigènes de Tivaouane.

2 COMMENTAIRES
  • Niak Fayda

    Senegalais daniou doff kham ma lou lene dalle. Deuk yi di avancer niouye delou guinawe…

  • Clever

    Si celui qui est venu te mâter te fait des éloges, c’est que tu as été un docile collaborateur.

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