Souleymane Bachir Diagne : « Le soufisme peut contrebalancer toutes les déviations extrémistes »

Le soufisme correspond à « une dimension essentielle et intérieure » apte à contrebalancer « toutes les déviations extrémistes » à travers son message teinté de pluralisme, de tolérance et de paix, a soutenu, samedi à Dakar, le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne.

Le soufisme véhicule « un message que nous avons besoin d’entendre et qui va contrebalancer toutes les déviations ou tendances extrémistes qui traversent aujourd’hui les sociétés musulmanes », a-t-il déclaré à l’ouverture de la huitième édition du colloque international sur la Tijaniya et les défis du XXIème siècle dont il est le co-président.

Selon ce logicien et spécialiste de la philosophie islamique, dont l’intervention portait sur l’introduction à la spiritualité musulmane et au soufisme, « il ne faut pas diviser l’islam en un islam radical ou autre », l’islam étant « une seule et même religion ».

De même, « le soufisme n’est pas une partie de l’islam, il n’est pas composé de partis, c’est au contraire la dimension la plus intérieure, la dimension véritable de rattachement non seulement à la tradition du Prophète de l’islam mais également sur son caractère », a indiqué M. Diagne, enseignant à l’Université de Columbia (Etats-Unis).

« Le soufisme de manière générale et la voie de la Tijaniya en particulier peuvent être véritablement pensés comme une lumière qui brille dans notre monde, car la leçon que porte cette dimension essentielle et intérieure de l’islam est une leçon de pluralisme, de tolérance et de paix et qui lie aujourd’hui la réalité religieuse de notre monde », a-t-il estimé.

L’islam « est une religion de la compassion et de la fraternité humaine qui insiste sur le fait que les différences entre les humains sont réelles », a soutenu le philosophe.

De la même manière, a-t-il ajouté, l’islam reconnait « les différences dans les traditions religieuses, dans les interprétations », les « différences de spiritualité, de couleur, de langue, mais par-delà toutes ces différences, il y a une fraternité humaine fondamentale qui est sous l’éclairage du nom de Dieu », référence à la miséricorde.

« Quand le Coran dit que la miséricorde de Dieu embrasse toute chose, cette miséricorde ne fait pas de distinction entre des choses qui mériteraient cette miséricorde ou celles qui ne le mériteraient pas. Au contraire, cette miséricorde vise la totalité des êtres créées », a-t-il poursuivi.

Il a en outre rappelé que le soufisme au Sénégal « s’incarne dans certains nombres de confréries qui partagent toutes ces même valeurs (…) », puisque « les valeurs de fraternité humaine se retrouvent au cœur de toutes les confréries ».

Aps

COMMENTAIRES
    Publiez un commentaire