Sénégal : Impact positif du programme ADOS sur la santé reproductive des adolescentes
Au Sénégal, le programme « Amélioration de la santé de la reproduction des adolescentes » (ADOS) a dévoilé mardi 20 mai à Dakar ses résultats après quatre années d’initiatives conduites par l’ONG Niyel et le Centre de Recherches pour le Développement International (CRDI). Ce programme, mis en œuvre en collaboration avec plusieurs partenaires, a hissé les questions de santé sexuelle et reproductive des jeunes sur le devant de la scène, notamment en lien avec la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG).
Sur les seize projets déployés, neuf étaient directement initiés par des jeunes. L’initiative a réussi à sensibiliser 90 % des adolescents concernés, améliorant leur compréhension des VBG et orientant 94,4 % d’entre eux vers des structures de santé adaptées. Selon Francine Sinzinkayo, spécialiste au CRDI, environ 141 000 adolescents ont bénéficié des actions entreprises.
Le programme a également permis de mobiliser les institutions locales, avec 16 % des décideurs territoriaux impliqués dans la prévention des VBG et la formation de 414 responsables locaux. Dans les régions impactées, 80 % des adolescents identifient au moins une structure spécialisée, et 40 % possèdent les outils pour défendre leurs droits. De plus, 75 % des relais communautaires ont activement participé à des campagnes de lutte contre les VBG, résultant en 198 saisines judiciaires initiées par des adolescents.
Marie Glorieuse Ingabire, directrice régionale du CRDI pour l’Afrique centrale et de l’Ouest, a souligné l’importance de ce partenariat, soutenu par Affaires mondiales Canada et le CRDI, pour renforcer la santé reproductive des adolescentes. Elle a mis en avant l’approche transformative au cœur du programme, axée sur l’égalité de genre et le changement de normes sociales oppressives.
Sur le terrain, le programme a vu l’émergence ou le renforcement de 13 mécanismes d’engagement des jeunes et 47 engagements concrets des acteurs en faveur de ces causes. Dix régions ont ainsi bénéficié de campagnes de sensibilisation, de plaidoyer, de dialogues intergénérationnels et de visites à domicile.
Eugenia Zorbas, directrice adjointe de la coopération canadienne, a encouragé le gouvernement sénégalais à intégrer les bénéfices d’ADOS dans ses politiques publiques et à intensifier les collaborations entre institutions, collectivités et société civile. Elle a affirmé que la pérennisation de ces acquis repose sur un soutien constant aux jeunes et aux communautés impliquées.
Selon nos confrères de Sud Quotidien, le succès du programme ADOS découle d’une approche collaborative et multisectorielle, regroupant recherche académique, implications des jeunes, autorités locales, leaders communautaires et religieux ainsi que les institutions de l’État, afin de proposer des solutions adaptées aux besoins spécifiques des adolescents.
