Santé maternelle à Tambacounda : Koumpentoum et Kidira, entre défis et progrès

Dans les districts sanitaires de Koumpentoum et Kidira, situés dans la région de Tambacounda, à l’est du Sénégal, l’accès aux soins de santé maternelle représente un défi majeur. Les femmes enceintes et le personnel soignant font face à des conditions difficiles, notamment des infrastructures délabrées, un manque d’ambulances et des routes impraticables, comme le rapporte Sud Quotidien.

Des infrastructures sanitaires inadéquates

De nombreux postes de santé sont non fonctionnels, en raison d’un manque de personnel qualifié ou de locaux adaptés. Certains postes fonctionnent avec un seul infirmier ou une sage-femme, ce qui rend la prise en charge des urgences obstétricales complexe. Les longues distances entre les postes de santé et les centres de référence, aggravées par l’état des routes, compromettent la rapidité des interventions médicales.

Un personnel soignant en sous-effectif

Le manque de personnel est un problème crucial dans ces districts. Les médecins-chefs de district plaident pour un renforcement des ressources humaines. À Kidira, par exemple, dix postes de santé sur vingt-cinq sont dépourvus de sages-femmes. La majorité du personnel est composée de contractuels, ce qui fragilise le système de santé.

Des évacuations sanitaires fréquentes

Les évacuations sanitaires vers l’hôpital régional de Tambacounda, situé à 193 km de Kidira, sont fréquentes. Durant le premier semestre de 2025, cinquante femmes ont été transférées de Kidira vers Tambacounda pour des pathologies telles que la dystocie, la prééclampsie, l’éclampsie, l’avortement et l’anémie. À Koumpentoum, vingt-trois évacuations ont été enregistrées pour les mêmes raisons.

Des avancées malgré les difficultés

Malgré ces difficultés, des progrès ont été réalisés dans la prise en charge de la santé maternelle et néonatale. Les décès maternels font l’objet d’enquêtes et d’audits systématiques. Le taux de prévalence contraceptive est satisfaisant, la couverture en SP3 dépasse les 50%, et les indicateurs nutritionnels et de santé infantile sont en amélioration.

Un plaidoyer pour une meilleure prise en charge

Une caravane de presse, organisée par l’Association des journalistes en santé et développement (Ajspd) en partenariat avec la Direction de la santé de la mère et de l’enfant (Dsme), s’est rendue dans les districts de Koumpentoum et Kidira du 28 au 31 juillet. L’objectif était de renforcer le plaidoyer et la sensibilisation autour de la stratégie Srmania-N pour une meilleure prise en charge de la santé maternelle, néonatale et adolescente. Un rapport précédent de The Lancet avait souligné un ralentissement des progrès du Sénégal en matière de santé reproductive.

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