Russie : La tendance fitness inspirée des animaux suscite des débats politiques

Une nouvelle tendance fitness, appelée « quadrobic », connaît un essor significatif en Russie et sur les réseaux sociaux. Ce phénomène attire l’attention des députés russes qui envisagent de l’interdire. Après la popularité du « doga », yoga pratiqué avec des chiens, c’est au tour de la « quadrobic » de séduire le public russe.
La « quadrobic » propose une activité physique qui allie aérobic et callisthénie, tout en imitant les mouvements des animaux tels que les chiens, chats et singes. Les adeptes affirment que cette pratique tonifie l’ensemble du corps. Pour accentuer leur ressemblance avec les animaux, certains participants portent des masques, des fausses queues, ou des accessoires en fourrure.
Sur TikTok, les vidéos illustrant cette activité rencontrent un grand succès, et des chaînes Telegram dédiées ont déjà rassemblé des dizaines de milliers de membres en Russie. Cette discipline s’inspire du sprinteur japonais Kenichi Ito, connu pour son record de vitesse sur 100 mètres à quatre pattes en 15,71 secondes.
Cependant, la « quadrobic » suscite des inquiétudes parmi certains députés. Ils envisagent son interdiction, la qualifiant d’activité « immorale » et « importée d’Occident ». Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a même discuté du phénomène avec son homologue arménien, Ararat Mirzoïan, décrivant l’attrait des jeunes à se déguiser en animaux.
Selon la députée Iana Lantratova, une législation est en cours de rédaction pour contrer ce qu’elle considère comme un « problème de société ». Vakhtang Kipchidzélé, représentant l’Église orthodoxe à Moscou, va jusqu’à qualifier cette tendance de « propagande » qui incite à une régression vers « la barbarie » et « le paganisme ».
Toutefois, des spécialistes locaux adoptent un point de vue plus équilibré. Vera Sukhikh, psychothérapeute et chercheuse à l’Université d’État de Moscou, perçoit la « quadrobic » non seulement comme un exercice physique, mais aussi comme une « quête naturelle d’identité » pour les adolescents, permettant de « s’amuser » et de « se décharger émotionnellement ».