Roger Nord (D/g adjoint FMI) : « Le Sénégal est un bon élève »

Si l’Afrique subsaharienne se place derrière les autres régions selon la plupart des indices de transformation structurelle et de diversification des exportations, cette image globale cache de belles réussites locales. 

C’est la conclusion du Fonds monétaire international (FMI) qui a publié son rapport sur les perspectives économiques régionales de l’Afrique sub-saharienne ce lundi 30 octobre. A cette occasion, le Directeur adjoint département Afrique de cette organisation monétaire internationale, est heureux des progrès du Sénégal par rapport à l’évolution de sa croissance économique ces dernières années.

Quel est l’impact de l’assainissement des finances publiques sur la croissance particulièrement au Sénégal ?

« Les déficits budgétaires qui ont été créés ces dernières années  dans la zone Uemoa et au Sénégal ont servi principalement pour augmenter les investissements notamment dans les infrastructures. Ce qui est une bonne chose, parce que les infrastructures sont importantes pour la croissance. En même temps, les déficits budgétaires trop peu élevés pèsent sur la dette.

La dette qui était assez modeste, il y a 4  ou 5 ans, commence à monter. Dans la zone UEMOA, on a un niveau de dette qui avoisine en moyenne 50%. Au Sénégal, elle est même un plus élevée que cela, elle frôle les 60%. Ce sont des niveaux qui ne sont pas très élevés en comparaison avec des pays européens que nous connaissons.

Mais ce sont quand même des niveaux qui commencent à inquiéter. Si on les maintenait à long terme, cela pourrait être  plus difficile pour la politique économique. L’assainissement budgétaire pour la zone Uemoa est important pour deux raisons. La première, c’est que les critères de convergence fixés à 3% pour 2019 sont des critères importants, parce qu’ils sont cohérents avec la stabilité de la zone.

La deuxième raison : ce n’est pas seulement un objectif juridique mais un objectif économique. Dans une zone comme l’espace Uemoa,  avec des taux de change fixe (par rapport à l’Euro, Ndlr), il est important que les réserves de change restent à un niveau élevé. Pour cela, il faut que la politique budgétaire soit prudente. Nous constatons qu’au niveau de la zone, cette convergence est en train de se faire.

Le Sénégal avait en 2016 4,2%. Pour 2017, l’objectif est de 3,7%. Je pense que le Sénégal est sur la bonne voie. Donc, on constate que le déficit budgétaire va  graduellement, pas un  rythme trop exagéré vers les critères de convergence. On peut dire que cette consolidation budgétaire qui a des raisons économiques importantes  n’a pas nuit à la croissance mais servira à maintenir une stabilité économique importante pour la zone », a indiqué M. Roger Nord au micro de Senego.

 

 

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