République Démocratique du Congo : les violences entravent les soins médicaux
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En République Démocratique du Congo, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a tiré la sonnette d’alarme. Plus de 70 établissements de santé ont subi des dommages ou ont été détruits dans l’est du pays, empêchant ainsi l’accès aux soins médicaux de base. Cette crise résulte d’une intensification alarmante des violences, selon l’OMS, qui a fait part de son inquiétude lors d’un briefing des Nations unies à Genève.
Boureima Hama Sambo, représentant de l’OMS, a qualifié la situation de « tendue et volatile ». Les hôpitaux de la région sont submergés par le flux constant des blessés et la propagation d’épidémies. Dans la province particulièrement touchée du Nord-Kivu, 3 082 personnes ont été blessées et 843 ont trouvé la mort en raison des violences persistantes. Dans ce contexte, les attaques visant les centres médicaux ont contraint les soignants à fuir les lieux.
Les groupes armés, de leur côté, ont pris possession de cliniques soutenues par l’OMS, laissant les services d’urgence débordés. La propagation rapide des maladies infectieuses a été exacerbée par le conflit. La région a connu une flambée soudaine des cas de choléra, avec 600 infections suspectées et 14 décès recensés en ce mois de janvier.
Les efforts pour contenir le mpox ont également été sérieusement compromis. Boureima Hama Sambo a indiqué que 90 % des patients des unités d’isolement ont dû s’enfuir, provoquant une perturbation majeure. Avant cette détérioration de la situation, les unités comptaient 143 patients.
Les maladies comme le paludisme, la rougeole, et la tuberculose continuent de se répandre, tandis qu’accéder aux soins pour les maladies chroniques devient de plus en plus difficile. « La malnutrition est également en hausse, avec plus d’un quart de la population confronté à une insécurité alimentaire aiguë », a précisé le représentant de l’OMS. L’organisation demande d’urgence 50 millions de dollars pour maintenir sa réponse humanitaire.
Les récentes décisions politiques internationales compliquent encore la situation. Le gel de l’aide étrangère par les États-Unis a significativement affecté les secours en République Démocratique du Congo. L’année précédente, ce pays avait assuré jusqu’à 70 % de la réponse humanitaire, selon l’OMS.
Les violences se sont intensifiées à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, le mois dernier avec une offensive majeure menée par les rebelles du M23 contre les forces gouvernementales. L’OMS a rapporté qu’au moins 900 personnes ont été tuées et près de 3 000 blessées. Face à cette insécurité, des milliers de résidents ont fui, nombre d’entre eux rejoignant le Rwanda voisin. Dans le même temps, des membres de plusieurs organisations internationales ont également évacué, selon des sources rapportées par Anadolu.
Bien que le M23 ait annoncé un cessez-le-feu unilatéral lundi, les tensions restent élevées alors que la lutte pour le contrôle de Goma se poursuit.