« Referendum 2016 : Un ver dans le fruit », Par Elhadj Yvon Mbaye Journaliste-formateur
Si le linge sale se lave en famille, les différentes polémiques autour d’une réduction de 7 à 5 ans d’un mandat présidentiel, occupent les lèvres d’un pouvoir. Qui rate ainsi une autre occasion de se taire.
Aucune autre composante de la société ne s’est pas mêlée de ce débat contradictoire interne au principal parti de la majorité présidentielle. De hauts cadres de l’Alliance Pour la République (APR) et des moindres tels que certains responsables politiques, avides de strapontins et de privilèges étatiques, nous gratifient, depuis quelques semaines, dans un tempo endiablé, de discours aussi inutiles que ténébreux. Soufflant le chaud et le froid à l’égard du vœu déclaré par leur leader en chef.
La société civile, l’opposition confondue, les syndicats hors-gouvernementaux et tant d’autres structures d’activistes autochtones sont restés bouche bée face à cette farce. Ou plutôt face à ce bluff. car, si les hommes du pouvoir veulent engouffrer les sénégalais dans un tunnel sans bout, tympanisant les citoyens de ce pays sur cette affaire de 7 ou 5 ans. Or, il y ‘a lieu, de faire savoir que, cette réduction de mandat est loin d’être le seul changement qu’ils veulent faire insérer dans la constitution. Bien sûr, il y’ en a d’autres! Mais lesquels ?
La retouche d’une Constitution
Une bonne année nous sépare encore de 2016, l’année choisie par l’homme de Fatick, pour la tenue de cette élection référendaire. Ne serait-il pas bon et judicieux d’élucider les sénégalais que nous sommes, sur le contenu et références de cet événement ? On nous jette la poudre d’un vote dans notre conscience, sans nous en donner les tenants et les aboutissants.
Aujourd’hui, les sénégalais, dans leur majorité sont pour la réduction du mandat; mais, quels sont les autres paramètres, causes convaincantes pour une retouche constitutionnelle ? Nous avions vraiment raison dans notre dernière contribution ( Réduction du train de vie: De qui se moque-t-on ?) d’interroger ces décideurs < < Avec quelle sauce, serons-nous mangés ?>> .
Ce n’est pas pour les beaux yeux des citoyens et citoyennes du terroir des Aline Sitoe Diatta, Lat- Dior et autres Maba Diakhou que le chef du parti au pouvoir, par ailleurs premier magistrat de la Nation, a décidé d’écourter un mandat présidentiel. D’ailleurs, il avait pris de court et étonné, entre les deux Tours de 2012, en pleine euphorie d’une victoire prochaine, la Président français d’alors Sarkozy, à l’annonce d’une telle décision, s’il était élu. La chance divine peut être au bénéfice de quiconque; malheureusement, l’histoire nous a enseigné que » tous les Napoléon ne sont pas Bonaparte ».
Notre point de vue s’illustre quand, ayant déjà entamé une quatrième année aux affaires, ces gouvernants sont incapables de nous donner un soupçon d’espoir pour un semblant de décollage socio-économique. Plus de cinq cent (500) entreprises industrielles ont mis la clé sous le paillasson. Les prix des denrées de première nécessité (riz, huile, tomate, oignons etc.) ont grimpé; sans oublier une troisième campagne arachidière de tristesse paysanne. Nonobstant un baril mondial favorisant, le carburant n’a pas enregistré de baisse, au moment où l’éducation gît dans une situation boiteuse avec les revendications, débrayages et grèves des enseignants. L’électricité est enrhumée et l’eau tousse. Des statistiques officielles et internationales affichaient en 2012, 5.300.000 pauvres au Sénégal; aujourd’hui, en cette année 2015, nous en sommes à plus de 6.700.000 pauvres. A vous de juger, car un tel tableau nous peint exactement la souffrance accentuée des sénégalais, malgré un P.S.E. de plus en plus encensé.
C’est pourquoi, le jour où le contenu des réformes constitutionnelles seront connues par les populations, les parlementaires, les politiques, par les syndicats et la société civile, les citoyens se feront entendre. De ce fait, après certes des amendements par çi et par là, le chemin des urnes s’ouvrira. Si non…. Suivez notre regard!
L’incontournabilité d’un « OUI »
Sans être des oiseaux de mauvais augure, nous pensons, avec ce désert social et économique (Promesses et projets rêveurs) que nous traversons,, qu’il y ‘aura un OUI retentissant de la grande majorité de l’électorat du pays. A travers le meilleur baromètre au Sénégal que sont les lieux publics, les taxis, cars rapides et bus, les marchés et boutiques, et même auprès des vendeurs de cacahuète (Thiaaf) ou de café-Touba, la chanson est la même : < < On a hâte de se débarrasser de ses dirigeants>>.
Donc, si le « promoteur » souhaite vraiment une durée d’un mandat présidentiel de cinq (05) ans, au lieu de sept (07), nous espérons qu’il sera Satisfait (avec un « S » majuscule). Inutile tout ce théâtre politico-politicien de ses hommes, favorisé par une certaine presse. Des journaux, radios et télés immoraux, sans éthique aucune, tirant bien, eux aussi, leur lait des vaches grasses de la princesse. Heureusement quand le peuple aura le dernier mot. Qui est le sien.
Elhadj Yvon Mbaye
Journaliste-formateur
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