RCA : L’existence de l’opposition est menacée…

Le 27 décembre, le Président Faustin-Archange Touadéra et une délégation du parti Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) se sont rencontrés au Palais de la Renaissance à Bangui. La délégation est venue présenter au Président Touadera la nouvelle composition du bureau politique intérimaire du parti. On peut supposer que le parti s’efforce de sortir d’une période de crise interne.
Il s’agit du départ de Chancel Sekode Ndeugbayi du parti d’opposition le MLPC, qui a provoqué d’une part un conflit au sein du parti et d’autre part une compétition entre les membres du parti. Les raisons de ce désaccord étaient l’absence d’une vision commune pour l’avenir de la RCA et la méfiance des partisans du parti à l’égard du président Martin Ziguélé.
Selon Sekode Ndeugbayi, la raison de sa démission était les désaccords au sein du parti. En outre, les luttes de pouvoir au sein du parti ont entravé le travail et la mission du MLPC. Pour ne rien arranger, la nouvelle de la concurrence croissante entre les membres du parti n’était plus une rumeur, elle était rapportée par les officiels et les médias africains, et les problèmes du MLPC étaient activement discutés par la population.
Après tous ces événements, Martin Ziguélé a annoncé la scission du parti en deux ailes, dont l’une, l’aile « anti-présidentielle », sera dirigée par Martin Ziguélé. Tout cela montre l’incertitude qui règne parmi les membres du parti. Il est évident que le MLPC n’existe plus et que les deux nouvelles ailes du parti naguère existant ne peuvent être qualifiées d’opposition, et que le sort et la structure futurs des deux ailes restent en suspens. C’est ce qu’affirment les membres des deux nouveaux partis eux-mêmes.
Martin Ziguélé lui-même a confirmé cette information dans une interview accordée à la station de radio Ndéké Luka. Dans son interview, Ziguélé a également souligné le succès du parti au pouvoir, le MCU, et s’est plaint d’avoir attiré dans ses rangs des membres des partis d’opposition de la République centrafricaine. On peut dire que le parti au pouvoir est populaire non seulement parmi la population mais aussi parmi les anciens membres de l’opposition.
De nombreux partis, y compris les partis d’opposition MLPC, RDC, PNCN et CANE, ont participé à la manifestation organisée à Bangui le 18 février. Des sections de jeunes de différents partis ont participé à la manifestation pour appeler le président sortant Touadera à se présenter à l’élection présidentielle.
L’unité des différents partis témoigne de leur volonté commune de voir le chef de l’Etat en exercice se maintenir au pouvoir. Et le départ d’un membre respecté du parti MLPC, comme Sekode Ndeugbayi, menace l’existence de l’opposition dans son ensemble en RCA.