Rapts d’enfants: « Au Sénégal, plus gros est le scandale et plus vite il va aux oubliettes… », Ousmane Sonko

« En tant que citoyen, en tant que parent également, nous nous sentons concernés… C’est pour cette raison que nous avons pris part à cette marche…« , a souligné Ousmane Sonko lors d’un entretien sur la radio Sudfm exploité par Senego. Les enlèvements et meurtres d’enfants ont pris une proportion inquiétante. Occasion saisie par les « Femmes leaders » pour organisant une marche en vue de dénoncer l’enlèvement récurrent des enfants. Le leader de « Pastef » de situer les responsabilités de l’Etat face à ce phénomène.

« Nous faisons de la politique citoyenne dans le sens, surtout, d’éveiller les consciences par l’information sur la chose étatique et sur la manière dont ils sont gouvernés. Un attribut assez distingué des mouvements citoyens. Mais ça ne se limite pas seulement à ça. Parce que pour nous, un mouvement citoyen doit avoir la capacité de s’organiser autour des causes et à mobiliser ces citoyens là autour de ces causes pour pourvoir poser et mettre la pression sur les gouvernants. Et à ce niveau là, on sent une certaine faiblesse« , souligne Ousmane Sonko.

Le parlementaire est d’avis qu’à chaque fois qu’on soulève un débat d’envergure dans le pays, « ça dure le temps d’une rose. Les gens en parlent dans les salons, dans les grands places… Et plus gros est le scandale au Sénégal, plus vite ça va passer aux oubliettes« , ce qui renseigne, selon lui, sur la faiblesse de ce volet citoyen malgré qu’on les sent, un peu, sur les réseaux sociaux.

Ainsi, face aux phénomènes de rapts d’enfants, une manifestation a été organisée par les « femmes leaders », pour dénoncer ce fléau. Pour Ousmane Sonko, « pour que l’Etat puisse réagir de manière équilibrée, il est obligé d’écouter ces acteurs. Et parmi ces acteurs là, il y a la réaction de la société, des lobbys et des médias qui peuvent être des éléments déclencheurs d’une action ou d’une absence d’action de l’Etat. Et c’est bien que maintenant, ce segment là où les médias ont relayé, ont parlé que l’autre segment, c’est à dire la société qui est un élément fort de lobbying, en tout cas pour tout gouvernance sérieux, il faut qu’il soit à l’écoute de sa société…« . A cet effet, il considère qu' »aucun gouvernement ne peut rester sourd face aux manifestations de sa population par rapport à des faits criminels aussi graves. »

« Le crime existe dans toutes les sociétés, quelque soit le dispositif mis en place« , constate Ousmane Sonko qui poursuit: « Le fait que ça survienne n’est pas le problème, mais le fait que ça se perpétue, c’est là où le problème se pose. Et malgré la psychose générale qui peut tirer vers la paranoïa, c’est ce qu’il faut éviter… » Sur ce, le député considère que dès que les premiers cas ont été signalés, il fallait mettre un dispositif sécuritaire pour que les populations se sentent sécurisées et que les malfaiteurs sentent la peur de leur côté. « L’Etat a l’obligation, à travers le ministère en charge de la question, d’équiper, de doter d’un budget alimenté par les sénégalais, un certain nombre de services et d’arsenal répressifs mis à sa disposition, pour lutter contre ça… »