Rapport 2024 de la CENTIF : 928 opérations suspectes signalées au Sénégal

La Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) a présenté son rapport d’activités 2024, marquant une intensification des efforts contre les opérations suspectes au Sénégal. Ce document, dévoilé lors de la 43ème réunion plénière de la Commission Technique du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) à Dakar, révèle l’enregistrement de 928 déclarations d’opérations suspectes (DOS). Le directeur de Cabinet du ministère des Finances et du Budget, Bassirou Sarr, a précisé que 83 % de ces déclarations proviennent des banques et établissements financiers.

Au cours de cet événement tenu le jeudi 15 mai, Bassirou Sarr a mis en lumière les avancées notables du Sénégal dans la lutte contre la criminalité financière. Selon lui, le rapport 2024 illustre les progrès considérables dans ce domaine, soulignant une augmentation significative des déclarations de transactions en espèces (DTE), atteignant 42,7 millions, au-delà du seuil réglementaire de quinze millions de francs CFA. Cette tendance indique une culture de conformité financière de plus en plus ancrée au Sénégal.

Bassirou Sarr a également mentionné l’envoi de 2.172 demandes d’informations nationales et 45 demandes d’informations étrangères, témoignant de la capacité de la CENTIF à générer du renseignement financier de qualité. L’importance de la réunion plénière du GIABA a été soulignée comme une étape cruciale pour renforcer la transparence et la sécurité économique face à la criminalité financière.

Edwin Harris, Directeur général du GIABA, a exprimé ses préoccupations concernant l’augmentation des crimes numériques, tels que la fraude mobile et les stratagèmes à la Ponzi, qui deviennent des moyens de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. Il a insisté sur la nécessité d’adresser les vulnérabilités législatives et organisationnelles révélées par le rapport, en appelant à l’implémentation des recommandations dans les cadres stratégiques nationaux.

Cheikh Mouhamadou Bamba Siby a plaidé pour une réponse collective forte, basée sur la coopération régionale. De son côté, la représentante résidente de la CEDEAO, Hafsat Bakari, a félicité les États membres pour leurs efforts continus dans l’amélioration des dispositifs de lutte contre le blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. Cette information a été initialement diffusée par nos confrères de Sud Quotidien.