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"Qu’on me libère, je paye" : Khadim Bâ prêt à sortir le carnet de chèques...

Le maintien en détention de Khadim Bâ continue de susciter l’indignation de ses avocats. Malgré deux demandes de mise en liberté provisoire, dont la dernière était appuyée par un rapport d’expertise favorable, le juge du Pool judiciaire financier a opposé une fin de non-recevoir.

« Le juge a lui-même désigné l’expert Gory Ndiaye du cabinet Cecogex. Et pourtant, dans son ordonnance, il ne fait même pas mention du rapport. C’est incompréhensible », s’étonne Me Djiby Diallo, conseil du patron de Locafrique dans L’Obs.

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Le rapport du cabinet Cecogex remet en cause les procès-verbaux de la Douane à l’origine des poursuites. Il y est notamment précisé que Khadim Bâ n’a pas agi en qualité d’importateur, et que les véritables importateurs, Total, Touba Oil ou encore la SAR, ont effectivement payé l’intégralité des droits de douane.

« Mon client est poursuivi pour des faits qu’il n’a pas commis. Les preuves sont là, mais on refuse de les regarder », déplore Me Diallo, qui y voit une volonté manifeste de maintenir son client derrière les barreaux.

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L’avocat pointe également une erreur d’appréciation dans l’analyse du dossier par les autorités. « L’État s’appuie sur des conventions de substitution signées avec la BNDE et Coris Bank pour parler de fraude. Or, il n’y a aucune preuve que Khadim Bâ a transféré une dette à l’État. Au contraire, c’est l’État du Sénégal qui s’est substitué à ses obligations bancaires vis-à-vis de notre client. Il nous doit de l’argent », soutient-il.

Malgré ce contexte qu’il juge inéquitable, Khadim Bâ reste ouvert à une transaction. « Nous avons fait une proposition, la Douane a répondu favorablement, mais elle attend le feu vert de la hiérarchie. Il nous a été demandé 2 milliards de francs CFA avec possibilité de moratoire. Nous avons émis des chèques certifiés », assure Me Diallo. Et de rappeler : « D’autres hommes d’affaires, pour des montants bien plus importants, ont pu transiger. Pourquoi pas nous ? »

Autre cible de la défense : Coris Bank, que Me Diallo accuse d’escroquerie. Selon lui, la banque aurait été intégralement réglée par l’État dans le cadre d’une convention non portée à la connaissance de Khadim Bâ, mais continue pourtant à le poursuivre devant les juridictions. « Coris Bank a été payée, mais elle ose encore se constituer partie civile. Nous avons donc déposé une citation directe contre ses responsables », annonce l’avocat.

Pour Me Djiby Diallo, le dossier est devenu « un cas d’école de confusion judiciaire », où « l’iniquité l’emporte sur le droit ». Et il conclut : « Mon client ne demande pas un traitement de faveur, mais simplement qu’on applique la loi. »

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